Dessinant une ode raffinée à la narration, Martin Scorsese adapte Edith Warthon pour invoquer de nouveau la violence, mais détournée, insidieuse, funèbre. Œuvre de la tentation et du destin dont émane une terrifiante mélancolie, fruit d'un talent indiscutable pour la fluidité de composition, The Age of Innocence cache derrière son ennui poli un remarquable objet cinématographique de la dualité, du doute et surtout du temps qui passe, porté par un triangle passionnel époustouflant. La tentation et la liberté amènent alors le cinéaste à insuffler au classicisme prié la verve de son montage, l'art du raccord et des prodiges de l'image ravivant le cœur scorsesien au premier plan, pris au piège dans les pétales flétries d'une haute société new-yorkaise encadrée et manipulatrice. Somptueux et subtil dans sa mise en lumière de l'ultra-violence puritaine, The Age of Innocence est un délice de cinéma et un portrait social glaçant, fantasme des interdits et fondu enchaîné de la vie, des époques et des souvenirs.
MaximeMichaut
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le 6 janv. 2015

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