J’avoue, avec grande honte, qu’avant d’avoir entendu parler de ce film, je ne connaissais pas cette femme, pourtant, croyez-moi, elle mérite de l’être, pour le travail qu’elle a effectué, envers et contre tous, pour ce qu’elle représente, pour ce qu’elle a laissé derrière elle, qui doit absolument perdurer, à notre époque, plus que jamais. La Seconde Guerre Mondiale n’est plus un secret pour personne, même si certains s’échinent encore à dire que ça n’a jamais existé, mais c’est justement grâce au travail des photographes de guerre, que des preuves existent, des images abominables, pour la plupart, qu’il ne faut pourtant pas oublier, parce que l’Histoire peut aisément se réécrire et qu’il faut tout faire pour éviter un tel drame. Mais voilà, malgré les sacrifices, malgré les risques qu’ils pouvaient prendre, malgré leur travail, au plus près de la réalité, ils devaient faire face à leur hiérarchie, à la censure, eux qui étaient sur le front, eux qui pensaient que leurs photos servaient à informer, tombaient parfois de très haut à leur retour, tout simplement parce qu’il ne fallait pas choquer, au risque de mentir ou d’amoindrir les faits. Plus qu’une période que nous connaissons tous maintenant, c’est le parcours d’une femme, symbole de celui de beaucoup d’autres, une femme qui fait valoir ses droits de faire ce qu’elle veut, de prétendre aux mêmes postes que les hommes, ou même tout simplement, pouvoir seulement travailler, sans obligatoirement devenir la femme au foyer que l’on veut faire d’elle. La réalisation d’Ellen Kuras est extraordinaire, même si certains pourraient regretter qu’elle aborde moins l’Histoire, que le parcours de cette femme, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un biopic et qu’effectivement, on s’attache plus particulièrement à sa vision des évènements, sous le prisme de son objectif, plus qu’au contexte pur, qui l’entoure. Visuellement, c’est une véritable pépite, à la fois artistique, tout en étant réaliste, elle mêle le beau, autant que le tragique, c’est percutant, choquant, immersif, c’est un travail ingrat qui nous est partagé, dans toute sa laideur, dans tout son traumatisme, mais dans toute sa nécessité, parce que sans eux, il n’y a pas de vérité. En ce qui concerne le scénario, il reste assez simple, assez factuel, mais ce n’est pas pour son originalité qu’il est passionnant, c’est dans ce qu’il montre, dans ce parcours de femme hors du commun, qui fait force de courage, d’abnégation, peu importe les regards, les jugements de ceux qui l’entourent, elle ira à l’encontre de tous, pour faire valoir son regard sur cette période dramatique. Mais elle était également pleine de failles, de vulnérabilités, elle n’était pas exempte de défauts, elle était humaine, en cela, elle pouvait faire des erreurs, mais il faut parfois savoir lire entre les lignes, aller au-delà des apparences, pour comprendre pleinement une personne, ce que l’on comprendra à travers un dénouement aussi percutant, que bouleversant. Quant au casting, il est incroyable, Kate Winslet signe incontestablement son meilleur rôle, j’ai beaucoup aimé la présence tout en respect d’Andy Samberg et j’ai été très touchée par le rôle de Josh O’Connor.
En bref : Un biopic absolument passionnant, celui du parcours d’une femme hors du commun, une femme qui a brisé les barrières bien établies, qui a su faire valoir ses droits, celui de montrer sa vision des choses, de faire ce qui lui plaisait, quitte à ne pas être la femme que tous voulaient faire d’elle, mais un parcours fait de sacrifices, qui aura eu de lourdes conséquences sur sa vie personnelle, parce que l’on ne ressort pas indemne d’avoir été témoin de temps d’horreurs !
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