Merci Tom

Le dernier Max Rockatansky qui interprète deux célèbres gangsters jumeaux, ça donne forcément envie. C'est d'ailleurs le seul élément qui m'a décidé à aller voir le film : Tom Hardy. Le charisme qu'il dégageait dans ses précédents rôles m'avait convaincu. Dans Legend, il le confirme. Il m'a bluffé. Je l'en remercie par la même occasion car il a sauvé la mise.

Effectivement, sa double interprétation magistrale est clairement l'atout numéro 1 du film. L'acteur rayonne et suscite l'intérêt immédiat du spectateur, et ce dès sa première scène. Reggie "Hardy" Kray fascine par son assurance, sa maîtrise et sa lucidité, quand Ronnie Kray captive par sa personnalité unique, sa folie et son instabilité chronique et comique. Les deux étant caractérisés par une violence pure et brute que retranscrit parfaitement Tom Hardy.

Mais comme dit plus haut, l'acteur apparaît en sauveur, car le film ne trouve pas au final le ton juste et c'est son gros défaut. On alterne entre des scènes comiques et des scènes dramatiques. On ne sait pas quelle posture adopter, quel camp choisir et on ne rentre jamais vraiment dans le film. C'est regrettable. On passe de bons moments et on rigole facilement lors des scènes des frères Kray, qu'ils soient à l'arrière d'une voiture, en train de se battre avec un marteau ou encore en train de jouer de la trompette. Mais quand on passe aux scènes pseudo dramatiques entre Reggie et sa femme interprétée par Emily Browning, on s'ennuie et on sort malgré nous de l'atmosphère violente et comique du film. La rupture passe mal.

Car là est selon moi le point faible de Legend : le choix d'Emily Browning. Au contraire de Tom Hardy, elle n'a aucun charisme et fait même parfois pitié de par sa naïveté. Croit-elle vraiment qu'un gangster comme Reggie Kray peut abandonner du jour au lendemain toutes ses activités pour se consacrer exclusivement à elle ? Il faut être réaliste. Elle ne va pas avec la violence et la spontanéité du film. Elle ne fait pas le poids face aux incontournables et fascinants frères Kray.

Au final, merci monsieur Hardy !