Alex et Michelle sont deux âmes perdues que la vie rassemble sur le pont-neuf en chantier et qui sera le témoin de la naissance de leur amour et de l'initiation de ces deux êtres.
Alex clochard abîmé apprendra à de nouveau goûter la vie quand Michelle dont la vue est en train de disparaitre et qui se désespère de ne bientôt plus pouvoir peindre trouve en lui la dernière raison de vivre.
Leos CARAX filme le gris, le gris de la crasse comme celui des pierres de la ville, mais aussi le gris des âmes de nos héros, et dans ce gris qui envahit tout, éclatent parfois des éclats de couleurs qui redonnent l'espoir. Une danse sauvage et libératrice sous les feux d'artifices, une séquence illuminée de ski nautique sur la Seine, une échappée romantique au bord de la mer, ou encore un vieux clochard aigri qui aidera Michelle à voir une dernière fois ce tableau qu'elle aime tant.
Chacun trouve en l'autre la force de continuer, et la raison de ne pas abandonner, jusqu'à ce qu'Alex décide d'empêcher absolument la solution qui permettrait à Michelle de recouvrer la vue, de peur de la perdre.
Finalement les deux amants seront réunis et prendront la Seine, qui jusqu'ici coulait sous leurs vies, pour aller ensemble au bout du voyage.
D'une très grande beauté plastique et d'une immense poésie, malgré la dureté qui y dépeinte, c'est un film émouvant et bouleversant qui cache sous la misère une profonde humanité.
Denis LAVANT est remarquable de justesse quant à Juliette BINOCHE dont je ne suis pas spécialement fan, elle joue ici sa meilleure partition à mon avis.
A voir absolument.