Les Banshees d'Inisherin se déroule sur une île située au large de l’Irlande au début du 20ème siècle. On y suit le quotidien de Pàdraic, qui se retrouve complètement bouleversé lorsque son meilleur ami Colm ne décide inopinément de mettre fin à leur amitié de toujours. L’intrigue paraît donc assez simple, mais c’est dans le traitement si singulier de cette fin d’amitié que réside toute la force de cette œuvre. On y parle du temps qui passe et de ce l’on laisse ou pas derrière soi au après la mort. Bien sur, le cadre spatio-temporel du film possède son importance car sur cette petite île très isolée du reste du monde, si bien que la guerre qui fait rage au loin ne semble être qu’une rumeur, tout se démultiplie. Ainsi, le drame se concentre sur l’essentiel : les personnages, abordant la complexité des relations humaines dans tout ce qu’elles peuvent engendrer d’insolite et de bizarre. Aussi, il me faut insister sur certains plans contemplatifs de l’espace naturel de cette île, minuscule dans l’immensité de la mer, ce qui renforce l’impression d’isolement vécue par les insulaires. Les paysages de ce cadre profondément rural possèdent une beauté crue, pure, permanente, qui laisse le spectateur songeur, le questionnant sur ce qu’il est en train de regarder. Les Banshees d’Inisherin est une expérience intéressante car inattendue, voire déroutante, mais néanmoins appréciable. Un film qui ne laisse pas indifférent. Une réussite.