Une jolie comédie mélancolico-tendre, rafraîchissante

En ce juillet de disette cinématographique (très peu de sorties intéressantes ces derniers temps), je me suis laissé tenter par "Les Bêtises", premier film des soeurs Philippon et je ne l'ai pas regretté. J'ai même passé un plutôt bon moment.
C'est vrai que ça rappelle vaguement pas mal de choses : "Le Distrait" de Pierre Richard pour les gags du début, le Jacques Tati des "Vacances de Mr Hulot" et de "Mon Oncle" pour le côté déphasé, poétique et un peu ahuri du personnage principal et surtout "The Party" de Blake Edwards, puisque les trois-quarts du film nous montrent justement le déroulement d'une fête d'anniversaire et toutes les catastrophes ou chamboulements que le héros de l'histoire provoque, après s'y être invité sous une fausse identité (en achetant la place et le costume d'un des deux "extras" prévus pour servir à la fête). Il veut, en effet, y rencontrer la mère qui l'a abandonné à la DASS trente-cinq ans auparavant et qui, aux dires de l'Administration, refuse de faire sa connaissance.
Malgré un rythme assez lent au début et une exécution un peu laborieuse des gags (n'est pas Buster Keaton, Jacques Tati ou Peter Sellers qui veut), la comédie vire peu à peu au loufoque et décolle vraiment quand Jérémie Elkaïm (qui joue le personnage principal) interprète la chanson qui donne son titre au film : "Fallait pas m' quitter tu vois / Il est beau le résultat / Je fais rien que des bêtises / Des bêtises quand t'es pas là". Tout ce moment est très réussi, on rit, on s'amuse, on est ému. En tout cas, je l'ai été.
Les choses, comme c'est de règle dans les comédies, finiront par s'arranger (plus ou moins) et venu chercher la reconnaissance, sinon l'amour, d'une mère, le héros de l'histoire François (Jérémie Elkaïm) trouvera surtout l'amour d'une jeune femme : Sonia (Sara Giraudeau), l'autre extra de la fête. Bref, happy end garanti.
Le film ne manque ni de fraîcheur ni de délicatesse. Et je suis sorti de la projection assez content.

Pour moi, le point (vraiment) fort du film, c'est son scénario, plus exactement : l'idée de base de celui-ci. Que ce garçon soit complètement distrait par la pensée fixe d'enfin rencontrer celle qui l'a abandonné à sa naissance (sa mère biologique) nous semble parfaitement naturel, et on est de tout coeur avec son entreprise. On s'y intéresse. On admet tout à fait qu'il panique et commette une succession de gaffes lorsqu'il se sait sur le point d'arriver à ses fins. Il nous est forcément sympathique. Bref, on marche à donf et on se réjouit de la bonne conclusion de l'histoire.