Une histoire sombre et pesante. On peut y distinguer deux parties distinctes, la première, en deux phases, est une histoire normale de l’Amérique profonde, cette Amérique avec ces codes, sa vie, ses relations plus ou moins douteuses. On découvre un mec comme tout le monde à qui il arrive une grosse merde et il fait la grosse connerie. La deuxième phase sera donc sa réinsertion après la prison, essayant de retrouver ses repères, sa famille, ses relations, son boulot. Et le type y arrive bien, rongé par les remords. Et puis débute la deuxième partie de l’histoire, elle aussi en deux phases.
La première, on un frère un peu perdu parce qu’il lui arrive et qui s’en sort miraculeusement (la tension à ce moment est assez forte, l’oppression quasiment totale). Puis la deuxième phase où le frère décide finalement d’agir, et s’engage alors une dernière phase plus proche de la partie de chasse qu’autre chose. Au final, on a un homme qui est allé au bout de ses convictions mais qui ne s’en sort pas nécessairement en meilleur état. Un film à l’ambiance vraiment lourde, suffocante. Le rythme est très lent, sans qu’il y ait nécessairement de longueurs, où chaque étape vers la transformation finale est essentielle.
Niveau casting, y’a du beau monde. Mais que ce soit Bale, Withaker, Dafoe, Saldana ou Affleck, aucun ne brille réellement comme il l’a déjà fait. Chacun est très bon dans son rôle et le registre du film, sans pour autant être extraordinaire, mis à part peut-être Bale sur quelques scènes. Techniquement, la mise en scène est de très bonne qualité avec de nombreux plans bien maîtrisés et magnifiques, et des séquences vraiment bien tournés, aidant à instaurer cette ambiance si particulière de ce genre de film. Le reste (décors, musique) est de très bonne facture.
Peut-être pas le meilleur film de ce début d’année, mais assurément un film vraiment chouette à voir.