J'aime bien la folie du pitch, qui consiste en somme à faire déplacer un petit village normand dans New-York, juste parce qu'une jeune femme, jouée par la divine Marthe Keller, décide sur un caprice afin que son amoureux américain obéisse aux moindre de ses désirs. Mais il en résulte un rythme un peu trop effréné, où la mélancolie propre à ce village ne figure presque pas.
Car ce village (imaginaire), nommé Angevine, est un peu une forteresse où rien ne se passe et où rien ne sort de là. Sauf qu'un prix de beauté décerné à Marie, Marthe Keller donc, va tout déclencher, et notamment l'arrivée d'un richissime américain, qui va tenter de la séduire avec force argent et parade.
Cependant, elle préfère le timide instituteur, joué par Philippe Noiret, d'une grande tendresse, mais tout le monde, dans un village où chacun est marié, la pousse à s'engager pour de bon...
Le film respire la ruralité, l'amour de la nature, mais c'est au prix d'un manque de mélancolie, qui aurait tant sied à cet univers où il fait bon vivre, mais aussi par la truculence de ses personnages, Jean-Pierre Marielle en tête, qui n'est que trop peu exploité. Du coup, j'ai souvent décroché, bien que ça soit court, et que Marthe Keller soit filmée avec amour (et pour cause : elle était à cette liée avec Philippe De Broca).
Dommage, car il y a des moments réjouissants, mais quand on pense à ces étranges ellipses à New York où tout le monde semble téléporté comme par magie, ça manque sans doute de construction et d'une véritable émotion dans ce film ô combien foutraque.