Longue chevelure blanche, longue barbe blanche, Kurt Russell, anciennement Snake Plissken, Jack Burton et Gabriel Cash troque ses gros flingues pour se glisser dans le manteau rouge d'un père Noel en grande difficultés. Kate et Teddy ont accidentellement mis la distribution de cadeaux en péril. Maman j'ai raté l'avion et Harry Potter ont visiblement eu un enfant: Les Chroniques de Noel. Pas de course au jouet, plutôt une course contre la montre où il faut sauver Noel...encore...
La magie des films des années 90 revient
Dites au revoir au cynisme des films de notre époque et bonjour à cette bonne vieille insouciance mignonnette made in nineties. Noel approche à grand pas, on a déjà préparé nos soirées télé, ressortant les dvd/bluray de Maman j’ai raté l’avion 1 et 2, La course au jouet, Le Grinch, Edward aux mains d’argent, L’étrange Noel de Monsieur Jack, Love Actually et Gremlins. Et si cette année bousculait votre routine habituelle ? Et si pour la première fois depuis plusieurs années, un film inédit se rajoutait à votre playlist habituelle?
Comme chaque année, les choses se répètent, le même plat à base de téléfilms mièvres passant sur les C8, W9 et TFX. Mêmes histoires, mêmes scénarios, mêmes personnages. Surprise, Netflix une petite surprise qu’on n’avait pas vue venir. Pas de sortie au cinéma, Les Chroniques de Noel, vous pouvez le voir uniquement sur la plateforme de films et séries en streaming. Sorti fin Novembre de cette année 2018, notre œuvre signée Clay Kaytis (Angry Birds Le film), aidé de près par le maitre du genre, Chris Colombus, a pour but de se démarquer des autres films de Noel.
Jamais on n’aurait pu imaginer en plus de 50 ans de métier, que Kurt Russell retournerait à ses anciens amours: les films pour toute la famille. Et oui, n'oublions pas qu'au début de sa carrière, l'acteur, athlétique à la bouille d'ange bossait pour les studios Disney. En cette année 2018, après avoir joué les chasseurs de prime gerbant accidentellement sur son contrat dans Les 7 salopards et l’énigmatique Mr Nobody dans les derniers Fast and Furious, l’une des icônes des années 80 et l’un des plus grands action hero de tous les temps, surprend, se refait pousser la barbe et la tignasse pour interpréter carrément le papa Noel.
Il est le père Noel, une seule nuit par an, il se bat fréquemment contre l’image erronée que l’on a fait de lui, il n’a pas de gros bidon parce qu’il fait du sport et mange sainement, il connait le nom, la vie et les cadeaux matériels ou non de chaque être vivant sur notre planète, il ne fait pas « ho ho ho », c’est un mythe, une fake news selon ses dires, il a la capacité de se déplacer aussi vite que Flash, il a même un don de chanteur, il a tout un attirail magique, le Père Noel, apprêtez-vous à le voir comme jamais vous ne l’avez vu. Sourire charmeur, yeux d’un bleu angélique, qui d’autre que lui aurait pu se glisser dans le manteau rouge de ce personnage si emblématique ?
Vous savez ce que je voudrais pour Noel ? Je voudrais que vous
arriviez à vous entendre. Tu es sans grand frère, j’en attends plus
de ta part.
Que la fête commence
Des protagonistes devant sauver noël, tout en recréant en fin d'aventure le lien familial qu’ils avaient perdu, on a tous vu et revu ça. Et pourtant, lorsque vous êtes face à un film comme Les Chroniques de Noel, réussissant à faire ressortir votre âme d'enfant et vous replongez dans le véritable esprit de noël, sans que vous vous en rendiez compte, là, vous vous dites que les scénaristes qui ont écris ça, ce sont des génies.
Les Chroniques de Noel entend bien redorer le blason du personnage, rétablir la vérité à son sujet. Ca a été plus ou moins fait avec Alain Chabat dans Santa & Cie. Là, on va en quelque sorte faire un retour dans le futur, plus précisément dans les années 90, époque où les films pour enfants de qualité, il y en avait des tas. Le père Noel a toujours été entouré de mystère dans sa légende, son mythe et ses traditions. C’est quand même l'une des rares figures présente dans notre esprit. Il était temps de restituer son éclat à ce personnage.
Ce sera chose faite avec ce petit coté réel, moins tape à l'œil que les autres illustrations que l'on a eu du personnage dans le passé. Noel a toujours été très important pour les familles. C'est le moment de l'année où l'on se remet le plus en question, le moment où l'on a le plus besoin, nous adultes, de renouer avec les siens et renouer avec notre esprit. Et oui, le père Noel y est pour beaucoup là dedans. Repas, partage de cadeaux et de la joie que l'on éprouve, en d’autres mots : l'esprit de Noel, l’unique. Pour ça, le père Noel tiendra toujours une place très importante dans notre vie.
-Ca va, une poignée de gamins n’aura pas de cadeaux, c’est pas la fin du monde.
-C’est exactement le genre de réflexions à deux balles que peuvent sortir les gens qui ne croient plus en moi. Ecoutes moi bien Teddy
Pierce. Ce soir, des petits enfants partout sur la planète sont aux
aguets. Ils espèrent, ils attendent impatiemment que le père Noel
arrive. Et si je ne viens pas, et bein…crois moi tu ne veux pas savoir
ce qu’il c’est passé la dernière fois que j’ai raté ma tournée.
Noel reprend du service
Dénoncer les clichés sur Noel et SURTOUT le père Noel, tel est le parti pris des Chroniques de Noel. Grace à l’interprétation à la fois cool, sage, bienveillant et authentique de Kurt Russell, à son alchimie avec nos deux enfants attachants à mesure de l’avancement de l’histoire, aux musiques enchanteresses, à l’apparition des lutins du père Noel semblant tout droits sortis d’une fusion entre les Ewoks/Les minions et les Gremlins, au doublage français de grande qualité (le retour de Philippe Vincent pour la voix de Kurt Russell), à l’importance des personnages secondaires comme l’avaient été ceux de Maman j’ai raté l’avion 1 et 2, ainsi qu’à l’esthétisme lié au monde magique de Noel et celui de Santa Claus (un niveau de détails jamais atteint depuis des années), des dialogues écrits de manière réfléchie, nous voila revenir au temps où la superficialité et le narcissisme n’existaient pas.
De plus, Les Chroniques de Noel se voulant réaliste, il propose à toute la famille de suivre comme si elle y était, les aventures de Teddy et Kate, embarqués malgré eux dans une quête dépassant tout ce qu’ils avaient pu imaginer. Immersif, les effets spéciaux et CGI subliment le film, le rendant plus vrai. Sensations fortes garanties.
Que serait Noel sans son message d’espoir ? Chris Colombus trainant dans le coin, on remarque quelques éléments nous faisant repenser à certaines de ces œuvres sur Noel. Colombus, ça fait des années qu’il nous a confirmé qu’il a saisit la vraie définition de L’esprit de Noel. Ainsi, sans pour autant ressentir une seule seconde un air de déjà vu, notre film nous rappelle à quel point il faut être bienveillant les uns envers les autres. Sans jamais verser dans la niaiserie, sans jamais tomber dans l’excès, nous voila naviguer dans un long métrage très très loin des longs métrages de ces dernières années. Un petit coté rétro ? Quoiqu’il en soit, ce film de Noel, cette nouvelle aventure inédite dépassant tout ce que vous avez pu voir jusqu’à aujourd’hui, vous ne l’oublierez pas.
Pourquoi faut-il qu’ils continuent à me représenter comme ça ?!
Franchement, est ce que mes fesses ont l’air aussi grosses d’après toi
? Hein ?
Au final, chaleureux, enchanteur, drôle, rafraichissant, émouvant, cool, rempli de surprises, Les Chroniques de Noel mérite toute sa place aux cotés des grands films de Noel. On ne l’avait pas vu venir. Sans révolutionner le genre, ce film porté par un Kurt Russell à la joie communicative, réchauffe le cœur tout en apportant cette grosse dose de magie et de nostalgie dont nous avons tous besoin.