Avec ce film, Guillaume Nicloux se rate dans les grandes largeurs. D'une certaine façon, le projet est à la base plus que casse-gueule : porter ses pas dans ceux de Coppola ou Cimino avec un casting incluant Gaspard Ulliel et Guillaume Gouix, c'est osé. Le film n'a pas les moyens de ses ambitions.


Dès le premier plan, très long, très formel, le réalisateur s'affiche comme le Grand Créateur de ce qu'on va voir. Avec le second plan du film, une vision bien trash de charnier, il prend le spectateur en otage. La suite des Confins du monde va sans cesse actionner ces deux ressorts ("Vous allez déguster" et "Regardez-moi filmer") tout en accumulant les poncifs sur la guerre, la jungle et la vie : les Viets sont des salauds, les serpents ça pique, les putes ont en fait un grand coeur.


En dépit d'une production qu'on devine onéreuse, le film ne fait pas vrai, il est peu incarné et donne à voir des personnages improbables (Depardieu en écrivain désabusé) et des péripéties hasardeuses. On pense bien sûr à Apocalypse Now, mais au lieu des hélicos et de Wagner, on a le sexe d'Ulliel et une pauvre batterie de jazz. Pas vraiment la même dimension.


Le film m'a évoqué un apprenti cuisinier qui tenterait de faire un sauter une crêpe et la laisserait piteusement tomber sur le sol de la cuisine.


http://www.christoblog.net/2018/12/les-confins-du-monde.html

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le 8 déc. 2018

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