Tout simplement juste ! J'ai vu les derniers parisiens ce lundi à Montreuil et j'en suis revenu bouleversé. C'est un film de cinéma, un voyage initiatique dans un Paris que l'on ne filme plus.... du moins pas de cette façon. C'est un film à plusieurs visages, à plusieurs trajectoires, lesquelles ont toutes comme points communs : La Rupture de l'urgence d'un quotidien devenu trop grand, trop cher, trop anxiogène, pour ces anonymes que l'on juge qu'à travers le prisme déformant de nos préjugés les plus ancrés. L'humain est placé au centre de cette peinture sociale qui déborde des cadres trop lisses, trop polis, d'une cinéma français englué dans ses postures, ses règles établies, ses absolues. Ce film fera date et sans aucun doute débat, tant il revisite la forme et sublime le fond. C'est une histoire de gens "simples" racontée "simplement", laquelle nous attrape par le col du début à la fin et ce, jusque dans les interstices et les artères d'un trottoir, d'un bar, d'une épicerie... bref d'un bout de la capitale qui crève doucement sous nos yeux et surtout filmer comme n'importe quelle ville sans la moindre hauteur de vue. De la violence poétique à foison, une gouaille craché à la figure des petits inquisiteurs de l'ombre, de la saturation dans le rythme et une bande son qui colle à l'action comme des mégots sur le sale parvis parisien. Enfin un cinéma qui s'invite à la table des effets de manche, des stylistes peu inspirés, des figures imposées. Enfin un film qui rend justice aux exclus du partage sans la moindre approche victimaire et moralisatrice. Enfin un film qui n'oublie pas de filmer le réel. A aucun moment je n'y ai vu des acteurs, mais des gens, des praticiens de la vie agrippés au pouls d'un quartier... du mois ce qu'il en reste ! Bravo aux réalisateurs que je ne connaissais pas avant d'avoir vu cette puissante fresque humaine, urbaine et universelle.