Un film pour tous ceux qui, comme moi, voient passer une multitude d'affiches de films avec Rutger Hauer, ou Steven Seagal, ou Dolph Lundgreen, des films que nous n' allons pas voir car ils sont à coup sûr des nanars du film d’action américain, à la fois d’un autre temps et reproduits éternellement, et qui, comme moi encore, sont machinés parce que Rutger Hauer, qui fut superbe dans la Chair et le Sang de Verhoven, et dans Blade Runner de Ridley Scott mériterait peut être le détour dans un de ces films, avec, qui sait, une surprise. Eh bien la voilà.
Le casting est plus attractif que celui du cinema bis : Rutger Hauer pour son premier film hollywoodien, Stallone (juste après Rocky), Billy Dee Williams (apres son Landau de l’Empire Contre Attaque) et même Nigel Davenport, un vieux de la vieille qui apporte à l’équipe une touche british.
Les « locations » sont New York, Londres et Paris, mais surtout New York, très bien filmé de jour et de nuit (dans de magnifiques séquences, dont une poursuite dans le métro - parait-il tournée par Stallone).
Au début, Stallone et Williams font un bon numero à la Serpico ou à la French Connection : Stallone est déguisé en femme perchée sur des talons et il fait un appât insolite et crédible. Ensuite on les fait passer de la Street Crime Unit à une unité anti-terroriste, car Wulfgar (Rutger Hauer), apres Londres et Paris, s’en prend à New York. Le côté "m’as tu vu" en défenseur des opprimés de ce terroriste, arrogant vis a vis des polices, tueur implacable et un peu électron libre face à ses commanditaires est sans doute inspiré du vrai Carlos.
Les péripéties sont captivantes, dans une narration bien conduite, combinant le réalisme et le suspense, avec une chute plutôt maline, en écho avec le talent que montrait au début le personnage de Stallone pour la police de la rue. La musique est de Keith Emerson (de Emerson, Lake and Palmer). Le réalisateur Bruce Malmuth, qui a remplacé au pied levé Gary Nelson renvoyé par la production, a peu tourné ensuite.