Jouissance et gêne

Le film est drôle, visuellement plein de vie et d'invention, avec des défauts et des qualités. J'ai passé un bon moment. D'autres en parleront mieux que moi, je vais aborder une chose en particulier.

Il s'agit de la propension de ce genre d'œuvres à vouloir divertir tout en abordant des problèmes de fond, mais surtout divertir, quand même. Un bout de dialogue humoristique résume assez bien le propos de ce film : "qui aurait pu croire que confier à une IA une gigantesque base de données personnelles pouvait mal tourner ?".

Pointer du doigt ces choses-là, en rire même, c'est très bien et j'aime. C'est la manière qui fait tout.

L'histoire repose sur une structure rudimentaire : des gentils, un méchant, vaincu à la fin. Autant on peut dénaturer à peu près n'importe quel scénario avec ce genre de descriptions, autant ce n'est pas beaucoup simplifier ce film que de le décrire ainsi. Pour moi, ce trop de simplicité associé à la joie naïve permanente qu'il étale produisent l'effet inverse : on s'amuse des dérives technologiques, on se donne l'illusion d'avoir entendu un message important et puis on retourne à notre quotidien l'esprit tranquille en se disant que c'est quand même très bien d'avoir conscience de ces problèmes. On n'en ressort pas plus éveillé mais un peu plus anesthésié, ce qui me met mal à l'aise.