Auréolé avec justesse du prix du public au festival du court métrage de Clermont-Ferrand, le film de Marie-Lola Terver et Paul Jousselin fit hurler de rire les festivaliers. Des éclats qui répondent de concert à la drôlerie loufoque du court métrage. Les époux Claude Conseil vivent paisiblement au milieu de la nature, tous les deux unis par une passion dévorante envers les oiseaux, qu’ils ne cessent d’enregistrer et de partager via leur chaîne Youtube. Cette tendre tranquillité est ébranlée le jour où Madame Claude Conseil reçoit un déferlement de messages de désir et de haine sur son téléphone portable. Le film est porté par son travail et ses partis pris sur le son, Paul Jousselin est de facto diplômé du département son de la Femis. Dès lors, la plupart des gags infusent et se mêlent par les ondes, du téléphone aux enregistrements de musique ou de chants d’oiseaux.

Très original dans sa proposition et dans son humour, le film reste toujours  inattendu et maîtrise avec brio son scénario décalé. L’importance du son ici n’exclut pas le soin apporté à la mise en scène, puisque l’image du film porte un beau grain et propose une représentation élégante d’une nature française luxuriante. Le clin d'œil amusé au film de Pasolini Uccellacci e uccellini (Des oiseaux petits et gros), fond d’écran de l’ordinateur du couple de retraités, appuie un peu plus la dimension de conte philosophique que l’on peut trouver au film. Dans un monde moderne et connecté où l’écart générationnel semble se creuser de plus en plus tant par l’âge, le langage et les centres d’intérêts, Les mystérieuses aventures de Claude Conseil, fait appel à la sororité et à ne plus considérer les différences comme opposition mais comme complémentarité. 

Une chanson que l’on connaît mais que l’on se plaît volontiers à réécouter lorsqu’elle est orchestrée avec autant d’intelligence et de fantaisie. Le conseil est sage, le film est d’une gentillesse bienvenue et se déguste avec le même plaisir, la même saveur qu’un bonbon au caramel. Tendre et irrésistible, le film nous laisse avec un sourire béat et l’envie de conter sa délicate ritournelle à qui veut bien l’entendre. Mais en définitive, il vaut mieux demander à Claude Conseil.

lou_leoty
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 3 juin 2024

Critique lue 76 fois

2 j'aime

Lou Leoty

Écrit par

Critique lue 76 fois

2

Du même critique

Le Temps de l'innocence
lou_leoty
8

Les ombrelles de New-York

 “Heureux qui porte sa foi pure au fond de son cœur, il n’aura regret d’aucun sacrifice ! “ Faust II, Goethe.C’est l’opéra adapté du chef-d’œuvre de Goethe, Faust, qui introduit le film de Scorsese,...

le 3 juin 2024