Michel Lemoine, le réalisateur, a d’abord commencé comme acteur au théâtre, puis au cinéma où il a été tête d’affiche dans plusieurs films italiens des années 60, avant de passer derrière la caméra. Il est surtout connu des amateurs de cinéma bis pour avoir réalisé Les Week-ends maléfiques du Comte Zaroff, curieux film d’horreur français complètement fauché au parfum de nanar. Il a beaucoup œuvré dans le cinéma érotique, puis carrément pornographique pour la triste fin de sa carrière.
Les petites saintes y touchent est un film érotique très soft. N’étant que peu intéressé par le genre, je n’ai pas vraiment d’éléments de comparaison pour le juger. C’est un film à sketches dans lequel les anciennes pensionnaires d'une institution de jeunes filles se retrouvent et se font le récit d’une expérience amoureuse qui les a particulièrement marquées. Les histoires sont assez inégales mais l’ensemble est assez bien filmé. Le ton est humoristique, les actrices plutôt jolies, les scènes d’amour sont joyeuses et tout cela respire bien l’atmosphère de libération sexuelle post 68. Le sketch le plus réussi est pour moi celui de l’inversion entre l’étudiante au pair et la call girl : l’idée et les quiproquos qui en découlent sont assez drôles et l’on se prend à rêver de ce qu’aurait pu faire ici un réalisateur de talent, un Buñuel par exemple.