Pardon pour les assassins
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Voici un très beau film... Sorti en 2021, il n'arrive que maintenant sur nos écrans, après avoir raflé 3 Goyas, dont celui de la meilleure actrice pour Blanca Portillo, sublime Maixabel, héroïne de cette superbe histoire. Mais Luis Tosar, qui lui tient la réplique dans un rôle pudique et fort, celui de Ibon Etxezarreta, en aurait mérité un, lui aussi.
Icíar Bollaín nous livre un film magistral sur les conséquences du terrorisme basque, en s'inspirant de faits réels, augmentant ainsi la charge émotionnelle.
Nous sommes en 2000, et le mari de Maixabel, (le titreoriginal de ce film), gouverneur de la région, est assassiné par plusieurs tirs dans le dos. A l'aube de la fin de la lutte armée, dix ans plus tard, deux des meurtriers ayant rompu avec l'ETA, souhaitent la rencontrer. Le film nous plonge dans le chemin suivi par les anciens terroristes, chemin de la rédemption, du pardon, du remord. En face, la réalisatrice nous dresse un portrait de femme pudique, d'un courage exceptionnel, car il en faut pour être obligée de rompre avec le passé, sans jamais oublier, en osant surmonter la violence encore diffuse, contrainte de sortir accompagnée de gardes du corps. Elle réussit un tour de force de ne jamais nous plonger dans des situations larmoyantes tout en nous subjugant avec une forte dose de volonté enveloppée par une douceur poignante. Blanca Portillo porte totalement le film sur ses épaules et elle est sublimement secondé par un Luis Tosar exceptionnel, appuyé par un Urko Olazabal, prenant et solide dans ses regrets. Voici un film remarquable où chaque geste à son importance, où chaque regard nous transmet une portion de vie, porté par un pardon sincère au regard du désastre causé, où chaque silence, chaque mot en disent long sur le sens du regret. Cette histoire nous démontre qu'au-delà des crimes et des horreurs, le pardon est toujours possible. Et qu'avec lui, chaque être peut trouver une forme d'apaisement, loin des clichés d'une vengeance possible. D’autant qu’il est toujours difficile d’apprécier le comportement des repentis : sont-ils vraiment sincères ? Mais le retour à une vie normale ne nécessite-t-il pas de savoir regretter ?
En 2011, l'ETA abandonnait la lutte armée après 51 années de terrorisme et 827 assassinats.
Un film à voir, un film important, un film nécessaire sur le pardon.
Dans le même registre, vous pouvez aussi vous plonger dans une série qui traite du même sujet : Patria de Aitor Gabilondo, sortie en 2020, une série, elle aussi, magnifique...
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le 8 nov. 2022
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