Cette 2e partie révèle la médiocrité du projet de mise en scène de ce diptyque. Toutefois, on peut saluer le travail fourni sur les costumes et les chorégraphies - quoique bien amoindries par les difficultés de la caméra à nous les rendre bien lisibles - ainsi que sur un casting très pertinent. Oui c'est ambitieux pour un film français, blablabla, c'est du jamais vu, tchatchatcha, applaudissements, câlins, auto-congratulations de toute la profession, la grande famille des parisiens en costume-jean-baskets-coke. Bravo.
Bien dommage de mettre autant d'implication dans une telle production sans pour autant ne serait-ce qu'esquisser un projet de recherche de style. Rien. Creux. Nada. Pourquoi choisir le mec qu'a fait Papa ou Maman et Eiffel pour réaliser un film d'aventure/action... allez savoir le pourquoi du comment. Ils ont bien choisi Canet pour faire un film marrant et populaire. Des as !
Chaque scène se succède comme une nouvelle page de pub, dans un flot d'action ininterrompu qui ne laisse respirer aucun plan, aucune réplique. Pas le moindre relief qui pourrait nous émouvoir une seconde. Les personnages remplissent leurs fonctions, n'ont qu'une seule dimension donc aucune complexité ni profondeur, tout est plat, désincarné, et ne surprend jamais le spectateur. On ne fait qu'assister les bras croisés au bon déroulé du cahier des charges, d'un scénario extrêmement simplifié (sans être épuré pour autant) qui mène vers ce qu'on sait déjà. On se fait chier devant une bande-annonce qui n'en finit pas, avec surtout une musique qui n'en finit pas. La musique qui accompagne chaque seconde de ce film semble être composée par IA, tout droit sortie d'une banque de son pour faire des spots de pub, un morceau par fonction : accompagner un combat, faire un plan drone sur un cheval au galop, le grand moment d'émotion oulala c'est triste : tout semble être choisi par défaut.
La fin est tellement expédiée qu'on a l'impression qu'on nous cache un 3e volet surprise qui va enfin prendre le temps de développer l'histoire. Comme dans le 1er volet, Louis Garrel semble être le seul à vouloir donner un style au film, propose une attitude, un ressort comique. Ses rares scènes sont les meilleures.
Désintérêt total tout le long du film, un moment désagréable. Mais magnifique, la salle 1 du mk2 gambetta.