L'histoire de Saroo Brierley relève du miracle. Perdu à 5 ans, il erre plusieurs mois seul, dans la jungle de Calcutta, ville qui se trouve à plus de milles kilomètres de sa ville natale et où l'on ne parle pas le même dialecte. Pendant les 40 premières minutes environ, on suit donc Saroo, petit bonhomme de 5 ans (l'acteur en avait 6-7 au moment du tournage) de mésaventures en mésaventures. Et malgré ses petites épaules, il porte très bien la première partie du film. Juste, émouvant, malicieux : on a d'yeux que pour lui. Et même si je ne suis pas fan de la tendance "filtre blanc", les images sont très belles et mettent bien en valeur notre petit héros.
Jusqu'au moment de l'adoption, le film prend le temps de placer l'intrigue dans un contexte, de nous montrer le réel problème des enfants perdus en Inde et des dangers auxquels ils sont confrontés quotidiennement.
Sauf qu'à partir de l'adoption, le film va trop vite et reste à la surface de l'intrigue. En quelques minutes Saroo devient un jeune australien de vingt-cinq ans, plutôt bien dans sa peau et à l'aise dans la vie. Sa rencontre avec d'autres étudiants d'origine indienne va le pousser à se mettre à la recherche de sa mère. J'ai trouvé cette partie assez plate : le questionnement sur l'identité aurait pu être exploré plus en profondeur. Cette deuxième partie manque cruellement de matière, d'émotions, de sensations, d'odeurs, de couleurs et d'intensité. Le jeu de Rooney Mara, Nicole Kidman et Dev Patel reste juste mais l'écriture ne leur permet pas non plus de briller.
Un film à voir si on aime les histoires vraies exceptionnelles, et pour la prestation du jeune Sunny Pawar.