On pourra reprocher au film quelques anachronismes comme l’approche très 21e s. des rapports entre adultes et enfants, un curé intelligent et bienveillant à l’égard de la république qui s’impose, des champs de céréales très denses, les propos implicites du maire concernant la conscription, etc.
Toutefois, j’ai apprécié le thème en premier lieu : l’arrivée de l’école républicaine dans la France d’alors, essentiellement rurale. Révolution culturelle majeure opérée dans la douleur, et qui est bien traitée par le réalisateur.
La plupart des acteurs principaux de cette micro société habitent leur personnages avec subtilité.
Plusieurs scènes remarquablement construites nous plongent littéralement dans ce qu’était le peuple français d’alors.
Enfin, oui tel qu’il est représenté, le progressisme d’alors peut agacer par sa naïveté hagiographique et son côté prêchi-prêcha : l’idéal de la Commune simplifié à l’extrême, Proudhon en prophète bienveillant, le positivisme exalté, … bref, ce sont dans les mythes fondateurs de la gauche française que va puiser le réalisateur pour asseoir le personnage de son hussard noir.
Ça n’empêche que j’ai beaucoup aimé la plongée dans cet univers que je ne fais qu’imaginer, en dépit des défauts du film qui ne prétend pas non plus à autre chose qu’à nous distraire.