Avec "Love hunters" chez nous ou encore "Hounds of love" à l'international (titre bien plus évocateur d'ailleurs), le réalisateur australien Ben Young nous assène une bonne grosse droite cinématographique tant on reste chaos, lessivé et groggy à la vision de ce thriller aussi éprouvant que terrifiant. Nous sommes en décembre 1987 et l'univers feutré et pavillonnaire de la banlieue de Perth cache dans ses entrailles, John (Stephen Curry) et Evelyn (Emma Booth) un couple de psychopathes aussi banal que dangereux. Leur passe-temps favori consiste à séquestrer et violer de jeunes femmes avant de les assassiner. La jeune Vicki (Aslhey Cummings) va se retrouver prisonnière de ces deux monstres au visage humain. Entre les trois personnages principaux s'engage alors un combat psychologique tendu au suspense hallucinant. Les adeptes de torture-porn à la "Saw" peuvent d'ores et déjà passer leur chemin. Avec "Hounds of love", la violence est suggérée, jamais frontale, l'horreur est dans le détail et la banalité, le détail d'un vêtement ensanglanté, de photos de jeunes femmes disparues, la banalité d'un disque des "Moody blues", d'une émission de TV, d'une porte qui se ferme. On entrevoit l'horreur à chaque plan. Un film à l'atmosphère étouffante comme écrasé lui aussi par la canicule d'un mois de décembre aux antipodes.