Don't Watch Up
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Entre la fiction et le documentaire, cette chronique sonde les tourments d’une certaine jeunesse marocaine avec un regard aussi soigné que délicat.
Le film s’ouvre sur des messages d’amour en surimpression d’avions qui décollent de l’aéroport de Marrakech. L’amour de Samir, une touriste suisse fraichement rencontrée, rentre chez elle alors que lui doit rester. Impossible pour les Marocains d’obtenir des visas sans invitation.
Pour la jeune réalisatrice Julia Furer, cette déchirure sentimentale initiale n’est qu’une amorce pour se pencher sur un déchirement bien plus profond : celui qui écartèle la jeunesse marocaine entre un rêve de confort matériel occidental et un fort attachement à ses références culturelles. Samir est présenté comme un membre typique de cette jeunesse frustrée de ne pas pouvoir s’accomplir. Il voit en chaque touriste qu’il rencontre une opportunité pour combler son irrépressible besoin de fuir « de l’autre côté ». A chaque fois, ses rêves se heurtent au mur de la réalité et génère une forme d’aigreur. Paradoxalement, cette frustration va le pousser à adhérer à un mode de vie plus traditionnel et plus patriarcal aussi.
Alors qu’il commence comme un banal film sondant les maux d’une génération qui aspire à autre chose, ce documentaire devient nettement plus intéressant lorsqu’il montre les doutes et les questionnements de son personnage principal. Ces dilemmes le poussent à faire des choix apparemment en contradiction avec ses aspirations. Malgré cela, le regard de la réalisatrice reste toujours empathique et jamais elle ne juge, ni ne moralise son sujet. Il faut également souligner la forme très maitrisée du long-métrage qui n’a rien à envier à beaucoup de films de fiction. La documentariste nous gratifie d’une photographie très soignée et ses personnages sont mis en scène comme dans un drame de fiction. Finalement, on ne sait pas si cette histoire personnelle est représentative ou simplement anecdotique. C’est à la fois la faiblesse mais aussi la force du film.
Créée
le 16 sept. 2022
Critique lue 16 fois
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