Son prénom d'emprunt épicène, elle y tenait. Comme un symbole de sa volonté farouche de parler d'égale à égal dans un monde où le pouvoir était nécessairement dévolu à la gent masculine. Ce fut Madame Claude, donc, reine des p.... , selon ses propres mots, avec des clients, non pardon, des amis de très haut vol et internationaux dans la politique, les affaires, le cinéma, etc. Il est vrai que Madame Claude cela sonnait mieux que Madame Fernande, le véritable prénom de cette modeste angevine, née Grubet. Devant la caméra de Sylvie Verheyde, il y avait lieu d'attendre un regard féminin et pertinent sur la trajectoire de cette cheffe de PME dont la carrière prit fin peu après l'arrivée de Giscard aux affaires. Autant qu'un portrait de femme, visiblement complexe, c'était celui d'une époque que l'on guignait, avec les liens étroits que la daronne maquerelle avait tissé avec la police (donnant, donnant : confidences sur l'oreiller contre l'assurance de ne pas être inquiétée). Hélas, le film part dans bien trop de directions pour combler nos espérances entre la personnalité de la susdite et sa vie sentimentale, le travail humiliant des filles, le monde interlope des années 70, sans compter quelques sous-intrigues oiseuses. Sur le plan de la réalisation, c'est morne plaine, aucune scène ne se détachant vraiment. Digne d'une honnête réalisation pour France 3, en gros. Karine Rocher, figée et monocorde, n'attire ni haine ni sympathie et le reste de l'interprétation est plutôt neutre y compris avec les quelques pointures sous-employées (Zem, Deladonchamps, Herzi ...). Sulfureux, ce Madame Claude ? Plutôt anodin et inoffensif !