Mank a gagné?
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Comme à chaque fin d’année civile, après nous avoir abreuvé de navets et de productions insipides et commerciales, Netflix sort l’artillerie lourde, nous la joue "cinéma d’auteur", en nous sortant les meilleurs morceaux de sa production annuelle pour tenter, pourquoi pas, de rafler un Oscar lors de la prochaine célébration du cinéma américain et mondial. Cette année, le site de streaming numéro 1 a tout misé sur Mank, le nouveau film de David Fincher.
À grands renforts de publicité dans les médias et les magazines, bénéficiant même d’un partenariat avec France Inter, – une première –, Mank déboule sur notre petit écran avec l’aval quasi unanime de la critique internationale et même nationale puisque bénéficiant d’une moyenne de 4,6 sur AlloCiné ce qui est du jamais vu à ce jour pour une production Netflix. The Irishman (Top Films 2019) était monté à 4,4 en 2019.
Si Mank n'est pas forcément le chef-d’œuvre annoncé il n’en reste pas moins un très bel objet de cinéma dans lequel le réalisateur de Seven propose sa version du Hollywood des années 30/40 à travers le personnage de Herman J. Mankiewicz, frère du célèbre réalisateur de L'Affaire Cicéron et surtout scénariste du Citizen Kane d’Orson Wells.
Visuellement très abouti, bénéficiant d’une mise en scène classique mais élégante, d’un noir et blanc très soigné (pas autant que le sublime Roma de Alfonso Cuarón - Top films 2018), Mank est aussi un film assez bavard, presque didactique par moment, qui se déroule sur plusieurs niveaux de temporalité, avec à la clé deux ou trois scènes mémorables (la soirée électorale, le diner…) dans lesquelles on pourra notamment apprécier le sens aigu de la mise en scène de Fincher mais également le talent un peu oublié de Gary Oldman. Derrière cet ambitieux projet, on pourra voir également une sorte de mise en abîme, sachant que c’est le père de David Fincher (mort en 2003) qui a écrit le scénario de Mank au début des années 1990.
Un film assez sombre qui nous qui nous raconte non sans humour (noir) le Hollywood de l'avant-guerre, cette industrie cinématographique sans états d’âme avec ses personnages pleins de cynisme et de suffisance que Fincher, père et fils donc, ne se privent pas de pointer du doigt tout au long du film.
David Fincher s’est aussi fait plaisir en usant de nombreux artifices technologiques afin de donner à son film une touche old school, comme s’il avait été tourné à l’époque. Une forme de clin d'oeil assez sympathique mais sans nostalgie dans ce film de "cinéphiles" qui a déjà sans doute atteint son objectif en termes visibilité et qui pourrait bien obtenir une statuette à la prochaine cérémonie des Oscar… Une institution qui, on le sait, adore compenser les films qui évoquent le mythe Hollywoodien.
https://www.hop-blog.fr/mank-le-hollywood-des-annees-30-sous-loeil-avise-de-david-fincher/
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le 10 déc. 2020
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