La critique complète : http://cinecinephile.com/marie-madeleine-realise-par-garth-davis-sortie-de-seance-cinema/
[...] Garth Davis évite de tomber dans l’écueil du film sur la foi, trouvant un juste milieu entre la représentation du miracle et de la croyance divine et l’aspect humain, sociale et politique de son mythe, tout en cultivant une esthétique naturaliste et contemplative de l’image, porté par le lyrisme des partitions de la musique de Hildur Gudnadottir et du regretté Johann Johannsson dont la disparition ajoute à la composition un aspect presque testamentaire. Des compositions agréables à écouter, douces et légères à l’image de la caractérisation de la protagoniste, faisant contrepoint avec l’histoire brutale qui nous est racontée. Le cinéaste fait de son film une errance, un chemin de croix au rythme lent et contemplatif, parfois trop, où le cinéaste filme ses personnages, une communauté à la recherche d’un royaume, celui de la paix, une figure qui hante le film de Garth Davis au point que cette figure divine devienne une quête, autant pour les personnages que le spectateur qui est amené à se questionner sur ce à quoi ressemble ce royaume que chacun d’entre nous cherche, ce en quoi nous choisissons de croire pour garder espoir dans un monde parfois injuste, violent, une époque qui fait écho à la nôtre, nous rappelant l’aspect universelle et sociale de ce conte biblique, avant son aspect religieux. Si le Marie Madeleine de Garth Davis figure, comme on pouvait s’y attendre, comme une énième adaptation de cet épisode biblique, il n’en reste pas moins une relecture contemporaine et fascinante du mythe d’un point de vue social et humain, notamment par sa représentation de la condition de la femme qui fait écho à notre actualité, ancrant ce récit biblique, brillamment interprété, au milieu des questionnements actuels de notre époque.