Le pitch laisse au spectateur la trame imaginative , à savoir : "France, début des années 70. Enlevée quelques mois plus tôt, Lucie est retrouvée sur une route de campagne, incapable de raconter ce qu'elle a enduré.". J'vais pas m'étendre sur ce à quoi me fait penser le synopsis, il y aurait long à débattre entre les années post guerres et l'ascension des mécanismes de divisions.
Non, ici est important, pour moi, de revenir sur l'œuvre en tant que telle. Après l'avoir visionné une première fois , un soir en solitaire pour épuiser mes simples connaissances horrifiques , j'me suis relancé le défi de lui donner cette "seconde chance".
Que dire, par ou commencer….
Aux premières loges , on constate une vision narrative assez reculée , laissant fondre le décor d'un long métrage abstinent et préparer de tout axe . Seulement, au bout de quelques minutes, c'est déjà la chute. BOOOOOM x 4.
La fameuse chute arrive a bousculé le champ d'action du film entraînant le spectateur dans un compte à rebours contre la mort ; Oui , le rythme doux s'est volatilisée laissant place à un rythme tout autre , beaucoup plus actif et dynamique.
Alors, on réagit à la posture des "protagonistes" , je met des guillemets ici car en temps et en heure , on ne sait pas encore si celles-ci sont bonnes ou mauvaises dans le rôle qu'elles interprètent. Cette réaction va s'entremêler entre deux points de vus, deux optiques de vies , et , peu à peu que le film se poursuit sur le caractère de celles-ci , l'ambiance se tamise et un huit clos s'installe dans cette sombre mais pourtant si claire maison. Les deux optiques de vies misent en évidence sont donc la pathologie de la schizophrénie ( un peu , même totalement à la "Haute tension" d'A. Aja) et la réalité d'une présence démoniaque...( mais aussi d'une amie qui se joue d'elle , etc etc).
Les bruits forts et simpliste , les cris, le calme nerveux , les sentiments si puissant mais pourtant impuissant, la solitude forme le schéma euristique de cette 2ème partie de l'histoire.
Et c'est la que Laugier est très fort , il a formé une ligne invisible reliant tout d'une manière à démarrer une nouvelle histoire ( nouvelle ambiance, nouveau tempo , nouvelle distance avec les séquences précédentes).
Donc, dans la 3ème partie, ( sans oublier les twist de baiser qui sont arrivés jusqu'ici) on se retrouve avec une certitude , celle qui nous déplait le plus étant donné qu'elle touche le monde réelle , pas comme les monstres à proprement parlé , je parle ici de la schizophrénie. Mais plus qu'une schizophrénie , ici , on va descendre dans l'enfer de cette pathologie , et Laugier va expérimenter de A à Z la création d'un état d'éveil mortuaire. Donc , ici , tout un renouvellement scénaristique sort du tapis, de nouvelles règles scripturales ( presqu'aucune discussion , scènes répétitives ,....) formant une ambiance déplaisante, agaçante , déstabilisante et malaisante.
Pour finir , le final sera un choc , il saisira le spectateur par les trips laissant son état conscient se morfondre avec lui même . Fin , toute cette phrase pour rien en effet, il faut voir ce film pour comprendre qu'au delà de la réalité, le surréalisme de cette œuvre inquiet les vestiges de la société humaine, un peu à la Black Mirror.
Peu de musiques, peu de discours, une caméra d'acier , des prises de vues si proche du réel , des couleurs exiguës , un déferlement de sentiment ( je suis passé en 5 minutes du stress, à la peur , au dégout et à la quasi larme de versée !!!) .
Merci Laugier, j'te fais des lovés même si je devrais encore regarder une fois ce film pour la dernière scène que j'n'ai pas cherché à comprendre et dont j'ai perdu le fil).