Je n'ai pas grand chose à ajouter aux critiques déjà lues mis à part ce qui est pour moi le point central, la conclusion et la morale du film. Je m'explique.
Dans une scène au début du film le policier affirme pouvoir reconnaître un criminel à son visage.
Il se trouve bien décontenancé lorsqu'on lui montre deux hommes : un violeur et le frère de la victime qui a amené le coupable chez les flics. Qui est qui ? Il est incapable d'y répondre.
Toute l'enquête se déroule en se concentrant sur des profils atypiques : handicapé mental, frustré sexuel, déviant, homme solitaire ...
On pense tenir le coupable, il est vrai que cette histoire de musique coïncide tellement que ça en devient une preuve. Raté ...
La fillette dira dans la scène finale que l'homme qu'elle a vu, qui a de grandes chances d'être le coupable, avait un visage normal, banal.
Selon moi le message et la conclusion du film sont les suivants : une personne normale peut être un criminel, un criminel peut être une personne d'apparence normale. On ne saurait dire qui il est lorsqu'on le voit. On le voit et on ne pourrait se douter de qui il est.
Combien de fois entends t-on les témoignages de voisins, familles ou amis disant d'un criminel qu'il était normal ? Il disait bonjour, il était gentil, il aidait les vieilles à faire leurs courses, les enfants à faire leurs devoirs etc.
On aurait jamais pensé ça de lui ! Et bien voilà.
Le criminel est monsieur tout le monde. Bien malin celui qui s'enorgueillit de savoir le reconnaître.
Peu de rapport mais cela colle beaucoup avec la série Sambre que j'ai vu il y a seulement quelques jours.
L'enquête se concentre sur un profil. Tous cherchent un marginal, un solitaire, jamais quelqu'un de normal, d'inséré socialement, femme enfant emploi etc.
Ce qu'il se révélera être au final. Surprise générale.
Une conclusion commune mais alternative s'offre également : les flics sont cons et aveuglés par leurs certitudes. (Biais cognitifs dira t-on pour faire bien)
Autre fait troublant pour ma part : le débile mental qui, lorsqu'il est réfugié sur le pilonne commence à parler de feu. Il dit un truc comme " il m'a jeté dans la cheminée ". Sont-ce les paroles d'un attardé qui déraille sous le choc ou est ce que le criminel serait vraiment cette personne qui lui a foutu la gueule dans la cheminée ? Le connaissait-il ? S'est-il volontairement laissé taper par le train car il venait de comprendre qu'il connaissait le criminel ? Son père ? Son frère ? Michel Sardou dont-ils était le plus grand fan ? Le monde du zozo s'écroule et hop sous le train plutôt que d'affronter la dure réalité d'un proche criminel.
Nous ne saurons jamais car c'est un cold case, et les cold case c'est frustrant.
PS : on trouve également quelques référence au film RRRrrrr!!! Par exemple : le crimier ne sort que la nuit. C'est bon je déconne ... Mais au moins à la fin on sait que c'est Pierre.