Un remake injustifié. David Fincher parvient à la rendre presqu'aussi bon que l'original.
Bien qu'étant inutile de réaliser un remake du captivant "Millénium" d'orignie suédoise, David Fincher réussit à réaliser un film à la hauteur du premier, sans pour autant dépasser son niveau, avec quelques aspects qui diffèrent légèrement...
Etait-il nécessaire de faire un remake au premier "Millénium" d'origine suédoise, qui avait si bien marché, ou plutôt – comme il serait plus correct de le dire – d'adapter une seconde fois le bestseller de Stieg Larsson, qui plus est seulement 2 ans après le premier film? Ma réponse est claire: non! Alors pourquoi tout cela? Parce que les américains voulaient eux-même adapter le roman, d'un côté pour des raisons financières, ne nous le cachons pas.
Il est néanmoins intéressant de comparer ce film avec l'original, tant les deux sont très bien faits, efficace et – j'ai envie de dire – sur un même pied d'égalité question qualité. Après "The Social Network", David Fincher s'attaque à ce film, à la fois un thriller avec une enquête à effectuer et un drame marquant la rencontre entre deux personnages qui s'opposent totalement, soit Mikael, un journaliste du journal "Millénium", et Lisbeth Salander, une rebelle dotées de piercings et de tatous, totalement asociale mais très douée en informatique, en mémoire photographique et en investigation.
L'histoire est exactement la même que dans le premier "Millénium" suédois de 2009 (Voir l'article ici). Mikael est chargé d'enquêter sur la mort de la nièce d'un riche dénommé Henrik Vanger (incarné par Christopher Plummer), enquête qui va les mener à découvrir pleins de secrets sur la famille Vanger etc.
Pendant un long moment, on a l'impression de revivre exactement scènes par scènes les mêmes événements que dans le premier "Millénium", avec uniquement des prises de vues, des acteurs et des dialogues différents. Et c'est plutôt le cas. L'avantage que présentera ce film-ci par rapport au précédent, c'est évidemment la fin qui diffère un peu, vu celle de ce "Millénium"-ci nous montre des scènes inédites de l'original.
L'enquête nous est présentée de manière plus rapide, avec des dialogues qui fusent du tac au tac, comme dans beaucoup de films américains, et délaisse malheureusement quelques sous-histoires (dont les histoires des cultes de torture). A la place, plus de suspense et plus de violence, notamment dans les scènes où Lisbeth se fait violer, puis où elle se rebelle contre son violeur. Cet aspect sombre est très bien mis en évidence, notamment grâce à une photographie qui tourne la plus part du temps entre les tons blancs, gris et noir, et à une musique profonde de Trent Reznor et d'Atticus Ross, l'heureux duo issu du groupe de métal industriel "Nine Inch Nails" et ayant reçu un oscar pour la B.O. de "The Social Network". Leur musique a beau être lente et répétitive, et elle a beau ne pas réellement accompagner l'action du film, c'est pourtant cette musique qui crée toute l'ambiance du film, à commencer par le générique de début, cette magnifique fresque qui – comme l'a fait remarquer la revue Studio Ciné Live – est à la hauteur des génériques des "James Bond".
En parlant de James Bond, Daniel Craig est l'acteur qui incarne le rôle du journaliste Mikael. A ses côtés, Rooney Mara fait un excellent travail – tout comme Noomi Rapace avant elle – dans le rôle étrange et étonnement captivant de Lisbeth. Si, d'un côté, l'enquête a peut-être moins d'intérêt dans ce film-ci que dans le précédent, le film de David Fincher bénéficie cependant d'une relation entre les deux personnages un peu mieux exploitée que dans l'original de Niels Arden Oplev, relation qui diffère même par moment, étant donné que Lisbeth prend moins de distances par rapport à Mikael que la Lisbeth du premier film.
Les deux films sont tous deux très réussis. Si j'ai enlevé 1 à ma cote pour ce "Millénium", c'est que l'original a l'avantage d'être le premier sorti, tandis que le second n'a fait que suivre sur la lancée du premier. C'est aussi pour cela que ce second épisode peut paraître plus long et ennuyeux que le premier, pour ceux qui auraient vu ledit premier!