Film de Raymond Lamy réalisé en 1946. Raymond Lamy a eu plutôt une carrière de monteur selon wikipedia.
C'est un polar qui a l'avantage de présenter un Gabin qui a pris un peu d'âge (les quatre ans de guerre...) et qui a l'intelligence de commencer à abandonner les rôles de jeune premier romantique d'avant-guerre pour se consacrer à des rôles d'homme établi, truand ou pas. C'est la partie de la carrière de Gabin que je préfère car il va s'essayer à toutes sortes de compositions toutes plus crédibles les unes que les autres.
Là, on est vraiment dans la période de transition où il n'a pas encore fait le deuil de ses amours passées ; en témoigne le beau rôle de son ex-maîtresse Cléo (Colette Mars) qui est restée amoureuse et le soutien le plus fiable de Gabin quand le navire va tanguer.
Le scénario raconte la double vie d'un homme, Lussac (Gabin) pour la face officielle, Miroir pour la face cachée. Cette vie officielle qui roule entre des affaires prospères et une vie de famille quasi normale va être troublée par une bande de gangsters marseillais qui cherche à gagner sa place au soleil et ne plus dépendre du gang parisien de Gabin. Evidemment ça va finir par se savoir et ce sera la chute de la maison Lussac avec tous les "rats" bien gras qui fuient.
Ça n'a rien de très original si ce n'est que l'action est plutôt bien menée avec de nombreux seconds rôles qui donnent du piquant au film ; par exemple Gabrielle Dorziat en venimeuse belle-mère, Daniel Gelin en fils adoptif ingrat, Henri Crémieux en fondé de pouvoir mielleux puis fuyant, etc ...
Deux pépites dans le film
- le match de boxe qui est plutôt bien filmé avec un peu de suspense
- la belle chanson "je ne sais rien de mon amant" chantée par Colette Mars