Le début de Misanthrope laisse augurer le meilleur : montage bien ciselé, action violente et haletante, héroïne comme décontenancée par des événements qui la dépassent de très loin.
Et puis rapidement, dès la deuxième scène quasiment, les poncifs du mauvais film policier s'accumulent : agent du FBI désabusé qui recrute en deux-deux la bleue, musique extradiégétique archidramatique à toutes les scènes pour nous mettre dans une ambiance "tueur en cavale" (complètement ratée), montage qui s'accélère au point de ne plus se focaliser que sur des dialogues interminables à propos des luttes internes de pouvoir entre représentants politiques et officiers du FBI.
Tout cela est agrémenté des plus beaux atours de la Propagande : couple gay qui vient rapidement désamorcer la possibilité d'une relation affective entre la bleue et son boss, sur un ton méta (une bonne chose, en soi), discours sur le capitalisme sauvage de l'Oncle Sam et tueur végano-psycho-instable qui n'oubliera pas de nous barratiner durant la dernière demi-heure sur le supposé bien-fondé (ou pas) de son geste.
Un manifeste écolo-bobo-libéral dont le Hollywood contemporain est friand (le milieu du film, consacré à la chasse d'un suprémaciste afficionados du deep state, est hilarante), que seule une photographie plutôt acceptable, et une actrice principale (Shailene Woodley) viennent sauver de la catégorie "navet absolu".