Mommy, les chaînes des sentiments
Après un très intéréssant Tom à la Ferme sorti un peu plus tôt dans l'année, le jeune réalisateur canadien Xavier Dolan, acclamé par la critique, rempile avec Mommy, nouveau long métrage primé par le jury au dernier Festival de Cannes et arrivant donc avec une réputation déjà bien bâtie. Dolan semble donc n'en plus finir des succès et reprend une formule approchée dans son tout premier film pour définir les liens conflictuelles entre une mère et son fils. Néanmoins, une chute attend tous les réalisateurs, même les plus talentueux, et les récompenses de Cannes n'ont pas toujours su trouver mérite à mes yeux cette année. Une once de prudence était donc de rigueur.
Mommy, où l'achèvement total de la carrière de Dolan, fable sans bornes au défi presque minime, le sujet ayant été traité à de nombreuses reprises par le réalisateur, mais à la générosité débordante et à l'énergie sans faille. On peut trouver de nombreux reproches à Dolan, à sa mise en scène, à ses redondances, à ses facilités, mais on ne peut nier que cet homme déclare son amour le plus profond et respectueux au septième art à chaque nouveau film. Une histoire simple d'apparence, et dans les faits, il est vrai que le réalisateur ne pousse pas son scnérario dans des tranchées bordées de complexité. Néanmoins la force du message et des émotions ne manque pas de nous atteindre. Un pessimisme tragique, un drame guidée de parcelles de regrets et de mauvais choix, d'explosions des instincts et de l'animalité humaine la plus répugnante et en même temps la plus compréhensible. Film où l'amour règne et apparait pourtant comme disparu, film où les hommes ne sont que des êtres enfermés dans des prisons qu'ils se construisent eux mêmes et dont tout, jusqu'aux chaînes qu'ils portent autour du coup, rappelle cette condition inaltérable et sans issue ...