One Cut Of the Dead, l’improbable chef-d’oeuvre

Certaines œuvres ont tout pour faire fuir. One Cut Of the Dead (Ne Coupez pas ! en français) faisait a priori partie de celles-ci : un énième film d’horreur japonais avec des zombies, une affiche peu attractive, une sortie confidentielle en France...


Et pourtant, One Cut Of the Dead est un improbable chef-d’œuvre.


Une équipe de tournage tourne un film d’horreur avec des morts-vivants dans un entrepôt désaffecté. Le tournage se passe mal : le réalisateur est tyrannique et les acteurs sont à bout de nerfs. Et la situation ne risque pas de s’arranger puisque les faux zombies deviennent des vrais...


Le vrai faux film amateur


Cette mise en abyme est le début d’une irrésistible comédie parodiant tous les codes du genre. Les quarante premières minutes ont tout du film fauché. Caméra à l’épaule, photographie grise et sale, acteurs en surjeu, zombies peu crédibles, péripéties rocambolesques : on rit avec plaisir de ce pastiche de film amateur catastrophique.


Cependant, techniquement, ces quarante premières minutes sont bien réalisées : il s’agit en effet d’un unique plan-séquence. Une prouesse pour un film d’horreur sans le sou.


Au bout de quarante minutes, générique. C’est à ce moment que le film prend une tournure radicalement différente et abat ses cartes avec génie.


Le vrai faux making of


Tout à coup, le cadre s’élargit, la photographie est soignée, le plan-séquence abandonné. On suit un personnage qui nous est étrangement familier : il s’agit du réalisateur tyrannique présent dans la première partie du film. Celui-ci se voit offrir une étonnante proposition par sa société de production : tourner un moyen-métrage de zombies en plan-séquence, diffusé en direct, pour le lancement d’une nouvelle chaîne.


Le pitch ? Une équipe de tournage tourne un film d’horreur avec des morts-vivants dans un entrepôt désaffecté. Le tournage se passe mal : le réalisateur est tyrannique et les acteurs sont à bout de nerf. Et cela ne risque pas de s’arranger puisque les faux zombies deviennent des vrais...


On comprend donc que le moyen-métrage en question correspond à la première partie de One Cut Of the Dead. Cette seconde partie en est donc le vrai faux making of. La mise en abyme atteint ainsi un troisième niveau : on assiste au tournage d’un film de zombies mettant en scène le tournage d’un film de zombies.


Pour notre plus grand bonheur, ce tournage s’avère tout aussi catastrophique que dans le scénario du film... Et l’on comprend alors pourquoi certaines scènes des quarante premières minutes étaient à ce point ratées.


On rit donc deux fois avec One Cut Of the Dead : une première fois à cause des gaffes du moyen-métrage, et une seconde fois parce qu’on comprend l’origine de ces gaffes.


Une vraie trouvaille scénaristique et une incroyable réussite pour un film tourné en huit jours avec une poignée de yens par des étudiants de Tokyo.


C’est cela, la magie du cinéma !


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chickenonastick
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le 6 sept. 2019

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