Une histoire d’amour et de rédemption dans le premier western aux moyens limités du grand Sam

C'est le premier film de Peckinpah, réalisé en 1961 après beaucoup de télévision. C’est une histoire d’amour et de rédemption plutôt jolie qui traverse des milieux adverses : celui de deux bandits aux aguets près du couple principal, puis celui d'apaches agressifs.

Un yankee démobilisé et vagabond, joué par Brian Keith, qui fut à demi-scalpé pendant la guerre par un blanc sudiste, joué par Chill Wills, retrouve celui-ci 5 ans plus tard. Il le sauve de la pendaison dans l’intention de se venger de lui en différé. Son plan est obscur : il fait semblant d’avoir besoin de lui et de son complice, joué par Steve Cochran, pour réaliser un hold up de banque dans la ville voisine. Mais là, pendant l'action, il tue par accident un gosse de 12 ans, le fils d’une saloon girl, jouée par Maureen O'Hara. Fort culpabilisé, il donnera la priorité à l’accompagnement de la mère qui veut traverser un territoire apache hostile car elle veut enterrer l’enfant près de son père. Sa vengeance passe au second plan mais Il oblige les deux malfrats à les suivre car il n'y renonce pas.

Après plusieurs péripéties au cours desquelles il a gagné l'amour de la dame, voici le gunfight final : les deux bandits finissent par le cibler, mais ils s’entretuent alors qu’il évite le combat. Puis il renonce à scalper celui dont il voulait se venger, car alors son amour en serait gâché ou perdu.

J’avais  beaucoup cherché ce film car c’est le premier du grand Peckinpah et je l’avais enfin trouvé en 2015 sur support DVD mais c'était une mauvaise copie aux couleurs jaunâtres, dans un format tronqué. J'attribuai alors ma déception aux défaillances de ce support de seconde zone. Le revoyant en 2020 dans une copie superbe, je me rends compte que les moyens du film restent ceux d'un épisode de série western de l’époque (1961), malgré des acteurs sans doute mieux payés et malgré le CinemaScope. 

Brian Keith, tant son personnage dans le film que l’homme lui-même, semble intimidé par Maureen O'Hara, laquelle est comme toujours resplendissante.

Steve Cochran est un bad guy, un rôle où il excelle d'habitude : ici, il est tout vêtu de noir et malheureusement il porte un ridicule gilet vert brillant en plein désert.

Chill Wils, son comparse, est dans un bien meilleur rôle que ceux qu’il joue habituellement (soit le bon gros amical soit l'ivrogne truculent) : c’est un méchant, un psychopathe avide et stupide, et c'est une composition que visiblement il déguste. 

On est déçu car même avec ses moyens limités, le film aurait pu être plus et mieux rythmé. Quand on connait le parcours de cinéaste exigeant de Peckinpah, on comprend pourquoi il n'aimait pas son film, et on se doute qu’il eut déjà, comme réalisateur, une histoire conflictuelle et compliquée avec la production pendant le tournage.

Michael-Faure
7
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le 21 oct. 2024

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