Ce nouvel opus des Tortues Ninjas est tout simplement génialissime : les quatre héros sont classes et parfaitement crédibles, Splinter roxxe du poney interstellaire, Schredder est flippant à souhait, April est loin de faire de la figuration, le scénario est solidement construit et la réalisation est impeccable.
Non, j'déconne. C'est de la bouse.
Sincèrement, si vous ne branchez pas votre cerveau en mode "12 ans et demi", il y a de fortes chances pour que vous vous petit-suicidiez avant la fin.
Les Tortues Ninjas nouvelle génération sont des adolescents plus ou moins attardés selon la couleur de leur bandeau, qui font presque deux mètres de haut et qui ont la rapidité et l'agilité d'un serpent. Des grands gamins super costauds, à l'humour lourdingue, qui prennent toujours tout par dessus la jambe. Des gosses que l'on caractérise à outrance pour que le spectateur puisse bien savoir qui est qui : Michellangelo a un look gangsta-simplet, Donatello ses lunettes d'intello, Raphaello ses balafres de gros dur et Leonardo ses yeux bleus de beau gosse (tout est relatif).
Splinter est tout simplement affreux (soyons honnête). Le réalisateur lui a donné l'aspect craspouille du rat d'égout, mais il a un peu oublié de lui rendre la classe qu'il avait à l'origine. Par contre, il est vrai qu'il déboîte pas mal en phase de combat (même s'il se fait ramasser au final).
Schredder, disons-le franchement, c'est la plus grosse déception du film. Ce n'est qu'une silhouette pendant toute la durée du spectacle. On ne voit que sa carrure, ses épaules, l'arrière de son crâne et son visage est plongé dans le noir. C'est tout juste si l'on sait qu'il est japonais. En gros, le réalisateur s'est contenté de prendre un grande baraque à frites qu'il a mis dans la pénombre, et c'est un autre gars qui parle à sa place (ou, en tout cas, ça aurait pu être tout comme vu qu'on ne voit pas ses lèvres bouger). En plus, il a l'air d'un parfait crétin quand il aligne deux mots en français.
April est un pot de fleur avec des yeux fluorescents qui sert juste à compliquer davantage la tâche de tout le monde. En fait, on se rend compte assez vite qu'elle était plus utile étant gamine.
Le scénario est capillotracté à l'extrême, en plus de pomper allègrement sur Spiderman (celui avec Xénophilius Lovegood), tout en étant très basique (ce sont juste les situations qui sont improbables).
Et la réalisation est basée sur un bol de gélatine à la fraise, donc ça bouge tout le temps. Donc c'est horrible (enfin, surtout au début, le film gagnant tout de même en clarté sur la fin).
Mais... parce qu'il y a un "mais" qui va pouvoir en quelque sorte justifier cette note et ce coup de cœur.
Ce film m'a fait marrer du début à la fin. Et attention, pas le rire jaune ou moqueur. Non, la vraie poilade liée aux passages totalement absurdes entre les tortues, et les répliques débiles de Michellangelo. De fait, j'ai passé un bien meilleur moment devant cette adaptation que devant celle de Kevin Munroe. Vraiment. En plus, pour ne rien gâcher, j'ai apprécié voir le réalisateur essayer de créer des connexions entre April et les tortues (des connexions à l'origine de leur nom, leur mutation et leur goût particulier pour la pizza).
Bref, une bouse qui ne sent pas tant que ça l'écosystème colorectal.