Le thriller se fond dans le western, et inversement. La virilité et le désespoir de ces hommes à la mentalité métallique se mélangent, jusqu'à tomber dans leurs propres pièges respectifs. L'antagoniste et le protagoniste s’entrecroisent et se décroisent, tels des fantômes, et finalement ne sont que reflets. Les villes désertes et le désert habité se côtoie pour la même histoire de chasse à l'homme (chasse à l'Homme même ?). Quant aux paroles, elle ne sont considérées que pour cette sensation insondable de confusion qui règne dans les intentions des personnages.
Que reste-t-il à penser pour le spectateur, alors ?
Rien. Juste une vision sèche que dressent les frères Coen, faisant croire jusqu'au bout qu'il y aura une source pour croiser leur chemin. Mais il n'y a qu'une pièce de monnaie oscillant entre le pile et le face. Il n'y a que des regards fous qui fixent un horizon sans sens.
Et c'est peut-être ça, aussi, du grand cinéma.