Norioka Workshop s’amuse de la confusion entre réalité et fiction, se saisit de la mise en abyme du cinéma – puisque les protagonistes sont acteurs ou prétendent le devenir – comme d’un jeu de dupes identitaire au terme duquel l’imprévisible triomphe par-delà les scenarii envisagés et laisse place à une relation triangulaire véritable. La distinction établie entre l’acteur de cinéma, de télévision et de théâtre occasionne des démonstrations grotesques dans leur accomplissement et par les réactions d’un public sans cesse déplacé d’un camp à l’autre : le comédien soi-disant professionnel, qui se qualifie lui-même de « professeur », apprend des deux femmes et de leurs coups non simulés dont l’effet premier est de réorganiser l’espace scénique, mute en spectateur involontaire ; sur ce point, le choix du huis clos revendique une théâtralité confondue avec le sentiment d’une oppression progressive chère au thriller et portée par le split screen. Le format court empêche cette inquiétante et amusante étrangeté de se développer dans le temps et d’investir d’autres lieux ; reste un divertissement malin et original.