𝑁𝑜𝑟𝑚𝑎𝑛𝑑𝑖𝑒 𝑛𝑢𝑒 peine à justifier sa présence sur grand écran, tant son intrigue aurait pu se contenter d'un bref reportage télévisé. Le point de départ, pourtant porteur d'espoir, nous plonge dans un village normand en proie à des difficultés économiques. Les habitants décident de se mobiliser en posant nus pour une série de photographies, espérant que ce projet audacieux attirera l'attention sur leur situation précaire. Cette idée, qui aurait pu servir de tremplin à une exploration profonde des tensions sociales et du monde rural contemporain, reste hélas en surface.
Le film se dilue dans une platitude narrative que ni la mise en scène ni les dialogues ne parviennent à transcender. Souffrant d'un manque de rythme flagrant, il s'éparpille en voulant raconter la vie et les petites histoires de chacun, sans jamais trouver son fil conducteur. Les acteurs ne sont pas en cause; tous livrent des prestations honnêtes. Cependant, ils se trouvent prisonniers d'un scénario cruellement dépourvu d'aspérités. Les dialogues, lourds et souvent maladroits, échouent à instaurer la légèreté espérée, étouffant toute tentative de susciter une véritable émotion.
L'ambition de faire de 𝑁𝑜𝑟𝑚𝑎𝑛𝑑𝑖𝑒 𝑛𝑢𝑒 un film feel good est continuellement contrecarrée par une écriture manquant de finesse et de dynamisme. Les rares moments d'humour ou de tendresse sont noyés sous une réalisation trop sage, incapable de provoquer l'empathie du spectateur. Au final, le film souffre d'un manque de perspective. Ce qui aurait pu être une chronique touchante sur la solidarité et la résilience des campagnes se mue en une succession de scènes sans réel enjeu, où l'on peine à ressentir autre chose que l'ennui.
L'idée de départ, aussi sympathique soit-elle, n'a pas l'étoffe d'un long métrage et aurait sans doute trouvé une meilleure place dans un reportage régional. La faiblesse du scénario et l'absence de profondeur transforment ce qui aurait pu être une belle aventure humaine en une simple anecdote, trop mince pour marquer les esprits.