Vu sur un coup de tête (lol), alors que le projet en soi ne m'attirait pas des masses. En effet, je ne suis pas client des films catastrophe en règle générale, mais l'aspect "fait divers récent", couplé à la majesté forcément cinégénique de la cathédrâle Notre-Dame, ont fini par me convaincre de tenter l'expérience.
A l'arrivée, "Notre-Dame brûle" ne m'a pas convaincu ; j'y ai vu un mélange de reportage longuet (les nombreuses images d'archives) et de téléfilm du service public (les comédiens de second rang et les dialogues faiblards), peuplé de trop nombreux personnages à peine esquissés, de sorte qu'on ne se sent jamais vraiment impliqué dans le récit de cette longue journée.
C'était sans doute inévitable, au vu du nombre de personnes impliquées (les pompiers, le personnel de Notre-Dame, les officiels, les anonymes,...), mais le réalisateur Jean-Jacques Annaud aurait probablement pu faire des choix différents, afin de recentrer son propos.
Ses intentions ne sont pas très claires, voire contradictoires ; on sent qu'Annaud (et son co-scénariste Thomas Bidegain) voudraient tout dire, évoquer tous les aspects du drame, et ce parti-pris se révèle contre-productif.
Reconnaissons tout de même la dimension spectaculaire de certaines séquences, particulièrement immersives, à l'image des pompiers coincés dans les escaliers minuscules du bâtiment, progressant péniblement dans des espaces confinés.
Autre faiblesse : le film comporte plusieurs passages involontairement grotesques, en particulier dans la dimension politique du drame : entre le caméo hésitant d'Anne Hidalgo, le clin d'œil de Macron dans un instant particulièrement critique, ou le sosie ridicule de Donald Trump, les ratages se multiplient.
Par ailleurs, les spectateurs les plus laïcards seront troublés par les allusions religieuses qui jalonnent le film, compréhensibles dans ce contexte mais pas franchement subtiles (la petite fille et son cierge par exemple).
Entre l'ennui qui affleure régulièrement, et les fautes de goût du scénario (la scène du chewing-gum!), impossible d'accorder la moyenne à "Notre-Dame brûle", en dépit de ses qualités formelles.