Quel destin n'a pas du combattre cette souffrance ?
Old Boy n'est pas un film.
Old Boy n'est pas un clip, ni un jeu vidéo, comme la presse cherchait a vous le dire.
Old Boy, c'est une claque. Old Boy c'est une grande claque de deux heures, venue tout droit de la Corée du Sud.
Old Boy, c'est l'histoire de Oh Dae-Su (ou Soo selon allociné... Tout dépend de vos sous-titres après), un employé de bureau, à priori sans histoire, marié, avec une fille retrouvé un soir dans un commissariat totalement bourré. Après quelques heures, il est relâché, sobre. Le temps pour un de ses meilleurs amis de passer un coup de fil a sa femme et Oh Dae-Su peut commencer son calvaire. 15 ans dans une petite chambre, comme une cellule, avec une image de prairie comme fenêtre, et une télé, seule véritable fenêtre sur le monde extérieur, télé qui lui apprendra qu'il est accusé du meurtre brutal de sa femme et de la disparition de sa fille. 15 ans a faire le mémoire de sa vie. 15 ans a s'entraîner pour prendre sa revanche sur celui qui lui inflige cet enfermement
La première chose à dire, c'est que le scénario est retors. Ce scénario est machiavélique à souhait. N'ayant pas lu le manga à l'origine, je ne pourrais pas comparer, notamment sur le dénouement, qui donne tout son sens à l'oeuvre. Old Boy est un film reposant sur sa dernière heure. Old Boy possède un scénario partant du fait divers pour déboucher sur une modernisation des tragédies grecques, un film débutant sur une situation de crise, une situation glauque, pour finir dans un flot de violence, de sang, un scénario où tout, jusqu'au mouvement final, est planifié pour nous un Oh Dae-Su, ne vivant que pour se venger, pour lui, alors que son emprisonnement devait le pousser à accepter son passé.
La violence de ce film est constante, elle ouvre le film avec un Oh Dae-Su gueulant dans un commissariat qu'il ne fait rien de mal a qui que ce soit et termine le film dans une scène rabaissant le personnage jusque là vaillant et fort, en un chien, rampant pour son honneur, accomplissant diverses mutilations afin de calmer son détracteur.
Au niveau sonore, Old Boy est poétique. Chaque son renvoie directement à l'action brute, rien n'est camouflé, enjolivé, accentué. Les bruitages vous plongent dans une réalité brute, servie par la réalisation aussi.
La musique renvoie au thématiques du film, aux émotions et aux actions, le thème The Last Waltz en est le meilleur exemple, thème lent, renvoyant aux différentes manipulations du film, a la danse macabre des personnages, mourants a petit feu.
Car oui, finalement Old Boy c'est ça, une danse macabre, chaque personnage va vivre une expérience le rapprochant de la vie, de la mort et du sexe, de manière toujours très manipulée et fragile, à l'image de la psyché de Oh Dae-Su. Tout sera quelque chose de balançant entre le glauque et le poétique, le bien et le mal, brouillant tous les repères, la vengeance d'un homme n'étant que la rancoeur d'un homme doublé par une ancienne victime, le tout manipulé par une force quasi divine déchue, tel l'histoire racinienne d'un héros grec.