Il s'agit d'un portrait en quatre monologues, quatre morceaux de piano et une danse, d'Oleg Karavaichuk, compositeur pour Paradjanov et Muratova. Andres Duque laisse toute la place au délire, à la parole et à la musique. Musique sublime, jouées à coups de poing par Oleg entre deux mélodies déchirantes. Parole folle, dite en remuant les mains. "Qu'est-ce qu'il faut aux hommes ? Une bonne chemise." Quand la folie atteint ce niveau de génie, c'est toujours passionnant. Le film lui-même est très bien composé, jouant d'alternances et de respirations, de failles brusques et de surprises invraisemblables (la danse de la membrane), acceptant de se perdre dans le labyrinthe que le personnage jette autour de lui, minotaure bien gardé au fond d'une symphonie.