Ourson est un petit artisan pas tout à fait indépendant, puisque soumis à un unique contracteur – étatique en plus – qui le persécute en bon boomer qu'il est. La situation professionnelle d'Ourson ne s'arrange pas : il doit subir les quolibets de ses employés, un racisé feignant et ignare qu'Ourson essaie tant bien que mal d'amener à ce qu'il comprend lui-même de la culture légitime, et peut-être pire une femme (au comportement sexuel provocateur).
Ourson aimerait profiter de ses vacances mais tout le monde pinaille sur les frais de son devis. Il doit en plus subir l'adversité féroce de Michel, un entrepreneur pas tout à fait scrupuleux avec lequel l'état le met en concurrence constante pour casser les frais.
Soumis à une mondialisation sauvage et à des cadences intenables (Ourson devra ainsi traverser la moitié du globe et l'alternance de scènes de jours et de nuits nous dit tout ce qu'il faut savoir sur l'horreur des trois huit), Ourson en vient même à un moment à devoir tabasser un Chinois pour essayer de bosser tranquillement alors que celui-ci prétend lui piquer le marcher. Rien n'est épargné à Ourson.
Confronté à un improbable Hugh Grant dont la maléficité n'a d'égale que sa propension diabolique à encourager l'assistanat (on le verra même quêter pour des enfants, au lieu de leur offrir un CDD), Ourson va tout de même réussir à la fin à claquer le boulot, à tirer le meilleur parti de sa troupe de quiet-quiters et à obtenir des nouvelles vacances un peu mieux. Il négocie ainsi brillamment face au patronat fonctionnarisé une semaine de congés payés. À moi, front populaire.
Guy Ritchie sait de moins en moins filmer autrement et on s'emmerde profondément.