Retour aux sources

Sans Paul King à la barre, la crainte était grande de voir une saga reconnue pour sa créativité sombrer dans la banalité. Ce troisième opus se montre en effet moins inspiré en terme de mise en scène.

La collision entre la maladresse de Paddington et sa société anglaise d'adoption constituait un réservoir inépuisable de gags tous plus sophistiqués les uns que les autres dans les précédents opus. Arpentant le terrain davantage référencé et balisé du film d'aventure - Aguirre ou Indiana Jones sont entre beaucoup d'autres allègrement cités - les possibilités sont moindres et Dougal Wilson s'y révèle forcément moins inspiré.

Si Paddington au Pérou finit malgré tout par emporter l'adhésion, c'est par le plaisir hautement communicatif prodigué par des interprètes de haut vol. Si leurs partitions ne sont pas follement atypiques dans leur écriture, Olivia Colman et Antonio Banderas témoignent néanmoins d'un timing comique fort appréciable.

Par ailleurs bien photographié et rythmé, le film trouve son intérêt thématique dans la recherche de racines entamée par son petit ours éponyme.

L'arc narratif ne rivalise pas non plus d'originalité mais le traitement toujours sincère et tendre - sans jamais tomber dans la niaiserie - apposé à cette famille attachante lui confère une profondeur insoupçonnée dans les dernières séquences.

Sûrement le moins bon des trois opus, un film bien ficelé et délicieusement coloré tout de même au sein d'une saga qui ravit par son savoir-faire artisanal.