Et si je faisais preuve de courage ?

Je me suis dit, en voyant cette note de 6/10 absolument ubuesque qu'il fallait que je touche un large public pour intéresser les gens et que par conséquent, il fallait que je mette au moins 5. Puis je me suis rendu compte que c'était complètement débile puisque le site requiert du sens critique. Il n'y aura pas de sens critique dans cette critique. Juste mes couilles, posées avec hargne sur la table basse glacée de ma chambre, prêt à en découdre avec ce Papa ou Maman qui frôle l'indigestion. La banqueroute. La faillite. Qui frôle la Léa Seydounette aigue. Oui je sais je tape dessus à chaque critique, en même temps on l'emmerde cette fille à papa-maman-grand-père-ami du fils de l'oncle de sa sœur. Quand on baigne dedans, c'est plus facile et c'est tout, bordel. On pose ses couilles ou pas ? Léa Seydoux n'a aucun talent et alors, qu'est-ce que tu vas faire ? "Ca n'aide pas, on ne nous juge pas à notre juste valeur". Mais arrête ton char un peu.

Papa ou Maman, c'est un peu comme le chef-d'oeuvre Sam je suis Sam sauf que c'est mauvais et que c'est une comédie et que c'est français et que ça ne parle pas du tout d'un handicapé. Bon, c'est un peu Kramer contre Kramer, alors. Non, même pas. On est plus sur Les yeux jaunes des crocodiles. Le film, pas le bouquin. Autant dire qu'on est en-dessous du niveau de la mer noire. C'est la mer noire ? Et puisque je pose mes couilles sur le terrain comme dirait l'ancien entraîneur du Paris-saint-germain Antoine Kombouaré, parlons peu parlons bien. Marina Foïs et Laurent Lafitte. Parlons-en. Parlons de ce duo incroyable devant l'éternel. Parlons de la légende. La crème de la crème. Au secours, Jeanne...

Les jaloux diront que je suis sexiste, les vrais diront que j'ai raison. J'aime Marina car elle a ce truc en plus. Ce côté déjanté, cette beauté rigolote, ce charisme de la femme piquante, intelligente et forte et donc insaisissable. Elle a un petit côté bonne copine mais bien foutue que j'adore. Je l'aime pour ce qu'elle est. Elle pourrait me réciter les plus belles tirades de BHL que ça m'irait bien. Mais elle n'est pas bonne dans Papa ou Maman. J'en suis désolé. Je pose mes couilles et j'ose le dire : dans ce film, elle est toute proche d'être une piètre actrice. La faute à un film mal réalisé ? Mal produit ? Aux dialogues trop éculés ? Dès les premières scènes, on ne croit pas à ce couple au bord de la rupture. Les gags s’enchaînent, tout est répété, chorégraphié, enchaîné. Alors certes, il y a cette liberté de ton qui parait être de l'improvisation par moment et certaines vannes bien senties (les répétitions, bégaiements, décalages et quiproquos sont drôles) mais ça tombe à plat dans les face à face. Et puis, quelle pauvreté du casting quand on sort du duo principal. J'aime Marina pour ce qu'elle est, pas pour ce qu'elle donne ici. Elle me fait de la peine.

Et Laurent Laffite dans tout ça ? Je les pose ou pas mes Knacki Balls ? Très bien. Ce n'est pas un acteur que j'apprécie. Le monde entier semble baver devant sa tignasse parfaite et son visage de gendre idéal, mais moi ça passe de moins en moins. J'ai tenté de l'aimer, mais ça foire à chaque fois. Il joue mal. Il joue mal ou c'est moi ? C'est peut-être moi. Il récite un texte. C'est son phrasé, sa dégaine, son côté scolaire, sa nonchalance, son humour pince-sans-rire, mais qu'est-ce qui cloche ? Il est mauvais ce type, pourquoi vous nous le refourguez partout ? Je crois en la quinzième chance, mais je le vois plus en trublion des Césars, en chroniqueur littéraire, en témoin classy à un mariage plutôt qu'en acteur à ressortir à toutes les sauces. Ce n'est pas une catastrophe, mais pour moi c'est juste pas bon. Je pose mes couilles et je le dis. Laurent Laffite. C'est le dandy un peu cynique que j'ai envie de secouer pour faire de lui du Chocapic.

Alors oui j'avoue, depuis le début je dis Laffite alors que c'est Lafitte. Par souci d'honnêteté intellectuelle, je ne corrigerai pas. Je suis sincère, ce soir, après tout. Par exemple, je vais sur google quand je veux citer le nom de Maggie Gyhlehnall. C'est comme ça. Je l'avoue.

Papa ou Maman ? C'est de la surenchère à répétition. Ca commence très faiblement pour déboucher sur une comédie romantique/familiale potache et assez bien sentie. Le réalisateur, que je ne connais ni d'ève ni d'adam (fallait bien que je foute Caroline Ithurbide quelque part un jour, c'est mon as de trèfle qui pique mon cœur, Caroline. J'aurais pu mettre Nothomb en lien mais je ne connais rien en littérature à part L’Iliade et l'Odyssée mais les vrais savent que ça ne compte pas car tout le monde l'a lu au lycée.), Martin Bourboulon (c'est quoi ce nom) a le mérite d'aller au bout de son délire. C'est une qualité qu'il faut reconnaître malgré une pauvreté de mise en scène et notamment de rythme et d'ambition cataclysmique. On est au bord du gouffre. C'est pauvre.

En bref, une énième comédie sur le divorce qui n'amène absolument rien. Alors oui, oui, du coup, vous allez me dire que le but d'une comédie n'est pas intrinsèquement d'amener quelque chose. C'est pas faux. On ne va pas se mentir c'est pas faux. Mais est-ce que c'est possible d'avoir un film bien réalisé, bien écrit avec une première heure où on foute autre chose qu'une gigantesque préparation à la dernière demi-heure du film, c'est à dire là où sont partis les quatre points ? Non mais c'est possible ou pas sur 1h20 d'avoir de la consistance ? Ah non ? Ben d'accord. On refait des comédies gentillettes, encore et encore, jusqu'au décès de notre propre personne. Super. Et s'il vous plaît ne me sortez pas que le film ose être original parce qu'ils font du mal aux enfants. Encore heureux que cette surenchère ne soit pas encore complètement convenue. Et puis quoi encore, on invite Isabelle Huppert au casting et on vire ça en drame passionnel ? Arrêtons.

Je retourne voir Kurosawa moi, Rashomon et un meurtre dans une forêt là au moins y'a de l'intrigue bordel.