Comme premier film, Mounia Meddour a plus qu'excellé avec Papicha et nous plonge dans une Algérie des années 90 terrorisée par l'extrémisme religieux. La réalisatrice propose un film au vrai devoir de mémoire, c'est une confrontation de la réalité qui est parfois d'une extrême violence. Résultat : Papicha est censuré en Algérie.
La puissance de ce film provient principalement de son actrice principale, Lyna Khoudri. Tout simplement impressionnante. Cette étudiante lutte pour sauver son Algérie et devient une réelle source d'espoir. Sûrement ma plus belle découverte de l'année, avec son énergie débordante, sa fougue et les émotions fortes qu'elle transmet. Elle n'est pas tout seule bien sûr mais accompagnée d'autres étudiantes pleines de vie, aux personnages tout aussi bien travaillés. On voit bien que la réalisatrice n'a rien laissé au hasard et retransmet cette sombre époque avec un grand réalisme. Concernant la composition des images et le choix des couleurs, rien à dire. Photographie très soignée. Sans oublier les paysages sublimes, de la ville à la mer. Mounia Meddour est en totale maîtrise et nous prouve son amour pour son pays et pour les femmes.
Papicha, c'est un cri du coeur de ces jeunes femmes qui se battent pour leurs libertés. Ce film est puissant, choquant, mais surtout bouleversant. Alors, regardez-le, conseillez-le, diffusez-le : Papicha ne doit pas céder à la censure !