Adorant le travail de Brian De Palma (même si parfois inégal), je voulais voir ce Phantom of the Paradise, tout d'abord parce que l'affiche m'intriguait beaucoup (homme maquillé avec un masque argenté en forme d'oiseau qui semble crier avec des dents en argents !? WTF !?).
Je ne m'attendais en aucun cas à ce résultat, tout d'abord l'élément le plus important du film, la musique. Elle est un condensé de toute la période pop rock voire hard rock du millieu des années 70, des similitudes avec The Doors, Kiss, Black Sabbath, Supertramp... Ici, la musique est aussi importante que le personnage principal, tout tourne autour d'elle.
Un certain classicisme se dégage de l'oeuvre par son côté tragique, elle est une adaptation, une retransposition "moderne" (du moins dans les 70's) du film Le Fantôme de l'opéra et elle finis par devenir une sorte d'hommage au cinéma en général. De part son aspect étrange et monstrueux, ce film rappelle l'expressionisme Allemand avec des films comme Le Cabinet du docteur Caligari, le jeu d'acteur également puisque le personnage principal porte un casque, son jeu d'acteur va directement découler de la partie basse de son visage et de ses yeux (son oeil en fait). Le maquillage noir et blanc de celui ci permet une accentuation des ses mimiques et de la douleur que ressent le personnage, il devient alors très expressif. Puis les hommages au cinéma d'Hitchcock, De Palma, fervant admirateur de celui ci reprend dans beaucoup de ses films des techniques de mise en scène du maitre du suspens. Ici nous pourrions citer par exemple le Split screen avec une interraction entre les deux partie de l'écran par des personnages mais aussi et surtout la scène dans la douche clin d'oeil évident à Psychose.
Autres aspects de mise en scène, des distorsions de certains décors serrés par le mouvement de la caméra permettent de faire rentrer le spectateur dans la folie du personnage. Le film a un rythme effreiné, nottament lors des scènes de concerts.
Maintenant le côté avant gardiste du film est qu'il dénonce la pression subit par les artistes qui signent avec des producteurs peu scrupuleux, ici la musique mais cela pourrait tout à fait être transposé au monde du cinéma, à une époque où tout cela est encore un petit peu caché aux yeux du public. Ainsi la métaphore du pacte avec le diable prend tout son sens, lorsqu'un artiste signe avec une maison de disque sa vie, son oeuvre, plus rien ne lui appartient.
Conclusion: chef d'oeuvre visuel et auditif devenu mon Brian De Palma préféré devant pour moi Blow Out qui est lontemps resté mon De Palma.