Maudis les corbeaux de malheur qui chantaient la guerre

Récit au coeur de l'état-major américain, qui s'efforce de désamorcer la catastrophe qu'il s'apprête à commettre avec le lancement accidentel d'une escadrille américaine ayant pour mission de bombarder Moscou d'engins thermo-nucléaires.


On connaît la grande qualité de Sidney Lumet à filmer des huis-clos, et en particulier le travail de précision auquel il s'adonne pour valoriser à l'image les dialogues et sublimer les émotions véhiculées par les acteurs. La paire Fonda-Lumet avait en effet déjà était une immense réussite 7 ans auparavant à travers 12 hommes en colère. Ici, les dialogues extrêmement bien écrits épousent merveilleusement un scénario aussi bien original qu'osé - si l'on se replace dans le contexte géopolitique de 1964 - et permet ainsi de servir la cause défendu par Lumet dans ce film : il souhaite le désarmement progressif des deux puissance ennemies et esquisser les prémisses d'un processus de paix. Tout comme dans son précédent chef-d'oeuvre, Lumet utilise le cinéma pour convaincre l'opinion publique sur des thématiques de société qui ne se posent plus aujourd'hui, et en cela le réalisateur peut être qualifié de précurseur.


On peut aussi souligner quelques scènes mythiques : celle d'ouverture pour sa qualité technique dans la représentation d'une corrida, celles où le téléphone rouge est utilisé pour la qualité du texte et le jeu d'Henry Fonda qui ne pourra laisser aucun spectateur de marbre.


Finalement, que ce soit pour sa dimension engagée ou simplement pour sa qualité cinématographique, on ne peut passer à côté de Point Limite tant son apport à l'histoire du cinéma est un terreau dont la fertilité ne doit pas cesser d'alimenter les réflexions sur les thématiques auxquelles il se consacre.

Hugo-Eskb-Soulens198
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le 28 oct. 2018

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