--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au douzième épisode de la septième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :
https://www.senscritique.com/liste/les_petites_sirenes/3094904?page=1
Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---
Nous avons accosté à nouveau. Une météo clémente et un équipage utilisé à son plein potentiel ont fait avancer notre navire plus vite que prévu, et nous accorde un jour d'avance sur nos prévisions. Curieusement, beaucoup moins de matelots décident d'abandonner le navire que lors de notre première escale. Peut-être le fait d'avoir joué l’honnêteté a-t-il payé. Nous sommes effrayants, mais au moins nous ne nous en cachons pas, et une fois la chape de mystère levée, aussi dangereux puissions nous être, sans doute semblions-nous moins effrayants. Alors ce soir pour encourager cette tendance, pour les plus assidus qui ont choisi de rester à bord pour notre nuit d'escale, j'ai sorti la carte de la mignonnerie.
En immense fan du studio Ghibli, on l'a souvent trouvé présent dans la liste des films abordant mon monstre à l'honneur, mais, assidue, j'avais jusqu'à présent toujours vu le film préalablement. Comme La Petite Sirène cette année, j'ai pris les sorties en considération dans ma chronologie et mon étude, mais jamais encore je n'avais eu le plaisir de découvrir un film du studio pendant le mois-monstre. Doublement plus important, je découvrais ce soir le seul film de Hayao Miyazaki que je n'avais pas encore vu. Je me sens désormais immensément vide et immensément comblée. Plus jamais, il est vrai, je n'aurai la joie de voir pour la première fois un film de ce demi-dieu qu'est Hayao Miyazaki (enfin jusqu'à la sorti du Garçon et le Héron dans deux semaines), mais plus jamais non plus il n'y aura pour moi de zone d'ombre dans sa filmographie. De l'inconnu et du mystère il y en aura toujours, ses films en sont auréolés, mais de l'ignorance, point. J'ai l'impression un peu puérile mais terriblement saisissante d'avoir passé un palier dans ma cinéphilie. Et que celui-ci ait été passé au cours du mois-monstre me rend encore plus inexplicablement fière.
Quant à savoir s'il y avait vraiment des sirènes dans Ponyo, voilà par exemple l'un de ces mystères a jamais irrésolu. Ponyo, sirène ou pas ? Sa mère, sirène ou pas ? Je trouverai encore plus fascinant que la réponse soit non, car alors Hayao Miyazaki aurait réussi à faire une adaptation qui lui soit si personnelle de La Petite Sirène qu'elle en aurait été dénudée de son originalité principale. Maintenant, est-ce bien nécessaire d'écrire une critique plus approfondie ? Ecrire simplement ici que je suis entièrement gonflée d'amour et de passion suite à ma découverte du film n'est-ce pas suffisant ? Alors quoi, je vais en faire des caisses sur la finesse des personnages, sur la fluidité de l'animation, sur le sublime des décors crayonnés, sur la douce simplicité des traits des personnages, sur l'ingéniosité de transformer La Petite Sirène en une fable écologique, sur la virtuosité et la justesse de la musique, et puis quoi ? Je n'ai pas grand chose de plus à écrire que ça : merci monsieur Miyazaki, encore.