Le lexique du temps
Les nouveaux visages du cinéma Hollywoodien se mettent subitement à la science-fiction. Cela devient-il un passage obligé ou est-ce un environnement propice à la création, au développement des...
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le 10 déc. 2016
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Alors que Denis Villeneuve n’a plus rien à prouver, ce dernier s’initie avec brio à un nouveau genre : la SF ! (Ca vend encore plus du rêve pour Blade Runner 2049 !!)
12 gigantesques formes ovoïdes noires s’installent pépères sur notre petite planète au travers des 5 continents habités (oui…bah faut dire qu’en Antartique, il fait froid aussi…). Un petit créneau et hop, elles se posent à 30m du sol et restent immobiles. C’est qui ? C’est quoi ? C’est des copains ? Des ennemis ? Pourquoi s’établir en ces endroits précis ? Comment réagir ? Aucune idée !
Voilà, l’introduction au film est posée. Des dizaines de questions se bousculent dans la tête des protagonistes mais aussi dans celle des spectateurs.
La population ne tarde pas à céder à la panique et les gouvernements à chercher des réponses.
Afin de les obtenir, le gouvernement américain fera appel à une linguiste de renom (pour poser les questions et comprendre les réponses de nos adorables aliens, c’est préférable !) interprétée par l’excellente Amy Adams et un scientifique interprété par un Jeremy Reiner qui m’a bluffé (une fois de plus ! [cherchez le jeu de mots]). Ils seront sous les ordres d’un haut gradé de l’armée joué par un Forrest Whitaker toujours aussi juste. Les jeux d’acteurs sont irréprochables de bout en bout, ils nous transmettent leurs émotions tout comme leurs questionnements tout au long d’un film éprouvant tant sur les plans émotionnel qu’intellectuel mais on s’en délecte !
Dans cette œuvre, Denis Villeneuve a tenté de se distancier de Steven Spielberg, mais malgré cela, l’une de mes premières remarques en sortant de la salle obscure a été de parler de rencontre du 3ème type et du décrié la guerre des mondes, l’un pour l’ambiance générale, la thématique majeure de la communication et l’autre pour le côté déshumanisé des extra-terrestres (parce qu’y en a marre d’avoir des extra-terrestre qui ressemblent à des humains bordel de merde !). Et pour le design des bébêtes, ce n’est pas un hasard qu’elles soient aussi bien réussies puisque notre cher réalisateur qui avait cette volonté a fait appel à Carlos Huante (ce nom ne vous dit vraiment rien ? A moi non plus en fait !), un bonhomme ayant déjà travaillé avec Ridley Scott.
Mais pas que ! La référence ultime dans le genre est évidemment 2001, l’Odyssée de l’espace et on ne peut s’empêcher de penser au monolithe connu all around the world (Yes, I speak an other language ! Mais pas besoin de décoder parce qu'on le connait déjà, n'est-ce pas?) tout au long du visionnage. Une dernière référence ? Sicario ! Bon, elle était facile celle-là… mais quand même ! Une héroïne qui n’est pas juste là pour montrer ses boobs et faire joli, ça devient rare et vraiment appréciable ! Enfin…pas si rare que ça dans la filmographie du réal…ça représente 6 films sur 8 quand même. N’empêche que ! Elle est intelligente, forte et malgré le fait qu’elle soit complètement perdue, elle continue de progresser pas à pas ou plutôt mot à mot. Elle nous émeut au travers de ces passages oniriques, qui semblent dater d’une autre vie, d’un univers parallèle ou je ne sais quoi qui vont et viennent, apparaissant et disparaissant à leur gré nous déstabilisant autant qu’elle… Cela prendra-t-il un sens ? Je n’en dirais pas plus de peur de spoiler les 3 pauvres âmes perdues qui viendront me lire.
Les effets de style ne se limitent pas aux références voulues ou non, voire perçues là où il n’y en a pas d’ailleurs. Un soin particulier a été apporté à chaque scène, chaque petit détail, il n’y a pas le moindre petit couac, jouant avec les multiples contrastes. Pour exemple, dès le début, quel sentiment de puissance dégagent ces E.T à côté des risibles humains qui peinent à les rejoindre avec un vulgaire monte-charge ! Ces créatures ont certainement parcouru des milliers d’années lumières de distance et nous laissent effectuer gauchement les 30 derniers mètres qui nous séparent de ces derniers… et à une échelle plus humaine également dans la manière de traiter avec les visiteurs sur notre petite planète…, mais aussi au sein d’une même équipe entre intellectuels et militaire, intelligence et autorité…
Sans un bon scénario, ça n’en ferait pas LE film de l’année (et une future référence)! Pari réussi également ! Un film avec des extra-terrestres…mais…réaliste aussi ! [Ah ! On me dit dans l’oreillette que « Ouai mais non, on aurait voulu plus d’explosions » Quelqu’un pourrait faire taire Michael Bay svp?].
Pour conclure, je pense que ce film aura fait griller un paquet de neurones aux adeptes de blockbusters décérébrés comme mes 2 pauvres voisins qui faisaient autant peine à voir qu’il m’agaçaient à parler à voix haute, consulter leur portable (oui la lumière, c’est gênant !) et soufflaient tout en disant qu’ils regrettaient de ne pas être aller voir Assassin’s Creed ! Moi pas. J’ai adoré cogiter de la sorte, me laisser émouvoir, en prendre plein la vue, plein les oreilles (j’ai oublié de parler de la BO extraordinaire et de son utilisation plus que judicieuse !! Voilà c’est fait…), continuer à cogiter lors du trajet de retour au bercail, lors du repas, avant de m’endormir, en me réveillant…bref je m’arrête là, vous aurez compris, ça fait 2 jours que ça dure…
A VOIR ABSOLUMENT !
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Créée
le 29 déc. 2016
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