Princesse Mononoke est l'un des films phares de Miyazaki. Ce réalisateur a deux grands thèmes qu'il place dans la plupart de ces films : la puissance féminine et la puissance de la nature. Princesse Mononoke allie les deux avec brio et est, selon moi, l'un de ses meilleurs films d'animation.
Miyazaki a également un moyen d'aborder ces deux thèmes très personnel. Un "couple" est souvent présent et, la majorité du temps, assez mal assorti.
Ici, nous avons un jeune Prince maudit par les anciens dieux et une jeune fille, sauvageonne et passionnée par son combat, qui vit dans la nature et, surtout, avec elle.
Nous plongeons dans un univers ancien, où l'humanité est essentiellement représentée par des créatures qui, justement, ne sont pas humaines. Pas au sens propre du terme.
La sauvagerie est, elle, représentée par les humains. Ce que j'appelle un univers "inversé".
Le but de Miyazaki est de faire passer un message très puissant à travers ses réalisations. Dans Princesse Mononoké, il dénonce surtout le manque de lien des êtres humains avec la nature. Au final, la seule humaine à être parvenue à demeurer en lien avec elle est Mononoké justement. Celle que, tout au long du film, on nomme la sauvage. Et qui est, par conséquent, la moins sauvage de tous.
Le film est une réussite à l'état pur. Je ne parle pas, évidemment, des dessins qui sont magnifiques, mais de l'histoire en elle-même. Elle est aussi puissante.
Avec ce film, Miyazaki parle de ce sujet (le lien, ou manque de lien, avec la nature) sans fioritures, sans broderies autour. Tout est à l'état brut. Ce qui fait de Mononoké Hime un film presque "violent" à sa façon.
Mais il est aussi extrêmement poétique, un autre aspect commun aux films de Miyazaki.