Dès les premières minutes, le sang coule. Qu’un sang impur…, film sur la guerre d’Algérie, débute avec l’exécution des combattants du FLN par des soldats français après un tirage à la courte paille. Rapidement, la situation se renverse et les persécutés deviennent les tueurs. On est là, dans la réalité d’une guerre d’indépendance qui a dévasté deux camps.
L’omniprésence du sang heurte. C’est un choix délibéré du réalisateur qui montre la cruauté dans ses extrêmes. La folie meurtrière prend peu à peu le dessus. Les personnages en oublient presque leurs objectifs. Ils ne savent plus vraiment qui est l’ennemi ou qui ils sont eux même. Pourtant, chaque identité joue un rôle dans l’histoire. Le colonel belge, fraîchement naturalisé français, pour son sang versé dans la guerre d’Indochine. La jeune femme Mong, qui a choisi la France après que Chinois et Vietnamiens aient rejeté son peuple. L’Algérien, prêt à tout pour sauver ses valeurs, jusqu’à tuer les siens. Ou, le Sénégalais, fils de tirailleur, dont on rappelle sans cesse, l’implication dans la mort d’Algériens, sous les ordres de l’armée française. Tous, se rassurent régulièrement en se rappelant leur vécu.
Avec son premier long-métrage, Abdel Raouf Dafri, raconte l’horreur et la complexité de la guerre d’Algérie. La réalisation est soignée et chaque plan n’est pas anodin. On s’attache à tous les acteurs, malgré leur violence. Comme Lyna Khoudri, bouleversante dans son rôle d’une jeune Algérienne abandonnée par les deux camps ainsi que Johan Heldenbergh, juste, dans l’interprétation du colonel, traumatisé par l’horreur de la guerre.
Qu’un sang impur… est un film qui ne laisse pas indemne.
Axel avec N7Productions