Victor est un ado demeuré qui vit avec son grand-père,concierge d'un immeuble,depuis la mort de ses parents.Complètement taré,il passe son temps à ameuter le voisinage et la police à propos de dangers imaginaires.Du coup,quand il découvre que deux braqueurs en fuite se sont réfugiés dans un appartement et qu'ils séquestrent son occupante,personne ne croit à son signalement.Il décide alors de régler lui-même le problème.Trois ans après le désastreux "Joséphine s'arrondit",Marilou Berry fait une deuxième tentative derrière la caméra et démontre brillamment qu'il ne faut jamais se décourager car,même en étant au fond de la fosse à purin,on peut encore descendre plus bas.Elle a en outre écrit cette roborative comédie avec pas moins de cinq coscénaristes,plus on est de fous moins on rit,dont l'éminent Nicolas Bary,réalisateur spécialisé dans la puériculture puisque auteur entre autres des immortels "Les enfants de Timpelbach" et "Le petit Spirou".Le film a connu un retentissant échec bien mérité,ce qui n'a pas dû améliorer la situation de son producteur Thomas Langmann dont la société,La Petite Reine,fait l'objet d'une procédure de sauvegarde depuis 2018.Rarement a-t-on atteint une telle concentration de bêtise et de nullité que dans ce consternant déchet audiovisuel,à se demander comment ses auteurs ont pu avoir l'inconscience de fabriquer un truc pareil et de le proposer au public.Et surtout comment ils ont pu trouver des financements en cette ère de grande précarité économique.Quel gâchis que tout ce fric balancé dans le vide insondable de cette immonde bouse alors qu'il y a tant à faire en ce bas-monde.Songez qu'à l'Est un escroc notoire et sa bande de nazis réclament de l'aide à cors et à cris,qu'une candidate aux présidentielles infoutue d'atteindre les cinq pour cent des suffrages est désormais dans le besoin et tend la sébile aux passants indifférents,sans parler des yéménites affamés et bombardés par nos amis saoudiens.Quelle misère!Et pendant ce temps,à Paris,on file du pognon à Marilou afin qu'elle nous concocte un infâme brouet circonscrit au périmètre de trois apparts où se meuvent dans une confusion totale une dizaine de personnages ineptes dont les aventures sont moins passionnantes que l'étude de la culture des morbacs dans le calcif de Griveaux.Parvenir à maintenir un tel niveau n'est pas chose aisée,reconnaissons-le.Pas un seul gag qui soit drôle,pas le moindre rythme,pas une situation qui tienne debout,pas un seul personnage qui ne soit frappé de débilité profonde,pas un mouvement de caméra qui ne soit paralytique,pas un éclair d'intelligence ou de logique dans le comportement des uns et des autres,c'est le Grand Chelem absolu.C'est d'autre part un manifeste anti-esthétique de gros carat car tout est laid là-dedans,qu'il s'agisse de l'image,des décors,de la musique ou des personnages.OK,on a compris,Marilou a voulu faire un film de freaks afin de célébrer les vertus de la différence et condamner les ségrégations de toutes sortes,mais fallait-il pour autant que le film soit lui-même monstrueux?Elle y va tout en finesse sur ce point,son personnage se faisant traiter de grosse vache tandis qu'une ado est plaisamment qualifiée de gras-double.Quant à Victor,le héros neurologiquement déficient,il est celui qui sauvera le quartier de ces bandits aussi redoutables qu'une escouade de mougeons quadridosés.Peut-être que ça s'adresse aux mômes,encore qu'il soit douteux que ça s'adresse à qui que ce soit,toujours est-il que cette aberration mêlant humour de cour d'école maternelle,mauvais mélo pleurnichard et éloge de la surcharge pondérale et de la connerie décomplexée constitue une épreuve de choix pour spectateurs téméraires.Noé Wodecki,le Géo Trouvetout de division départementale,joue de manière insupportable un gamin de treize ans alors qu'il ressemble à un type de 25 balais,rebut issu d'une expérience génétique qui aurait mal tourné.Tout le monde surjoue abominablement pour tenter de compenser l'ignoble catastrophe dramaturgique et dialectique ici définie abusivement sous les noms de scénario et dialogues,à commencer par la patronne Marilou,qui est plutôt une matrone en la circonstance.Pour incarner la grande méchante de l'histoire,elle a jugé bon de prendre environ cent kilos,à moins qu'elle ne soit bardée de latex,ce dont elle n'avait pas vraiment besoin.Elle est visiblement censée apporter l'élément comique majeur du film avec un numéro crypto masochiste qui la voit arrosée en permanence de diverses matières plus ou moins colorées et gluantes.Tant qu'on est dans la grossophilie citons la petite copine de Victor,adolescente étrangère à la notion,même éloignée,de comédie,qui ressemble à une truie domestique,et l'humoriste Bérengère Krief,assez accorte dans le genre enrobée sexy mais à la fausseté de jeu inconcevable,qui en rajoute à fond dans la grimace simiesque.Les autres essaient de sauver leur peau en essayant de ne pas se faire remarquer,à l'exemple du serial cachetonneur Gérard Jugnot,Nicolas Wanczycki,Thomas VDB,Julien Boisselier,Anne Girouard,Marius Colucci,David Salles,Juliette Poissonnier et les tronches à faire peur de Jo Prestia et du géant Arshavir Grigorian.